Annoncée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lundi dernier en marge de sa visite dans la wilaya de Blida, cette rencontre se déroulera dans une conjoncture particulière pour le pays. Le gouvernement, qui multiplie les mesures au profit des agriculteurs, dont un projet de création d'une banque dédiée aux petits agriculteurs et des facilitations pour l'accès aux financements, cherche actuellement à booster la production du secteur pour satisfaire les besoins du marché, mais aussi contribuer au développement des exportations hors hydrocarbures. Dans ce cadre, Sellal a annoncé, lors de sa visite, qu'un décret exécutif sera publié en décembre prochain pour obliger les concessionnaires des terres agricoles du domaine privé de l'Etat à exploiter cette catégorie du patrimoine foncier. Répondant à un opérateur privé ayant soulevé la question relative aux problèmes d'accès des investisseurs aux terres relevant du domaine privé de l'Etat, Sellal, selon l'APS, a insisté sur l'impérativité d'exploiter toutes les terres agricoles disponibles afin de promouvoir l'agriculture, de créer de l'emploi et de contribuer au développement de l'industrie agroalimentaire. Pour rappel, la loi 10-03 du 15 août 2010, régissant l'exploitation des terres relevant du domaine privé de l'Etat, consacre la concession (pour une durée de 40 ans renouvelable) pour l'exploitation de ce foncier dont la superficie est supérieure à 2,5 millions d'hectares. La concession a remplacé le droit de jouissance de ces terres attribuées depuis 1988 jusqu'à 2010 sous forme d'exploitations individuelles (EAI) et collectives (EAC). Le chef de l'Exécutif fera savoir, dans la foulée, que l'objectif recherché est de «ne laisser aucun mètre carré de terre inexploité». «Il y a des exploitants qui disposent de terres, mais n'ont pas les moyens financiers pour investir, alors qu'il y a des opérateurs disposant de capitaux et qui cherchent des terres», a-t-il déclaré. Parallèlement à cette décision, le Premier ministre n'a pas écarté la possibilité de l'intervention du gouvernement en vue de mettre en contact les concessionnaires, qui n'ont pas la capacité de travailler leurs terres, avec les investisseurs en mesure d'exploiter ce type de foncier. Justement, sur cette question de foncier, Sellal affirmera qu'il est temps de «procéder à l'application des procédures liées au foncier pour donner à l'agriculture sa place réelle dans l'économie nationale», faisant remarquer que la redynamisation du secteur est devenue une nécessité impérieuse vu la lourde facture que paye l'Algérie pour les importations de biens alimentaires. Le chef de l'Exécutif a également réitéré la volonté de l'Etat de poursuivre son soutien à ce secteur, mais a appelé les agriculteurs à faire davantage d'efforts pour améliorer la production. S. B.