La Caisse nationale des congés payés et du chômage intempéries des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (Cacobatph) a indemnisé 186.281 travailleurs en 2015 contre 117.957 en 2014. Elle a, à ce titre, déboursé un montant de 772,14 millions de dinars contre 396,85 millions de dinars en 2014. C'est ce qu'a révélé son DG, Abdelmadjid Chekakri, hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au forum de la Radio nationale. La Cacobatph a engagé depuis le 29 novembre dernier au niveau de ses agences une campagne de communication en direction de ses adhérents sur les congés payés et chômage intempéries, « une couverture sociale unique au Maghreb et dans le monde arabe », souligne Chekakri, et qui bénéficie aux travailleurs du secteur du bâtiment et des travaux publics. La prise en charge de cette catégorie de travailleurs résulte de sa « précarité » et de son « itinérance », a expliqué Mechakri qui a profité de l'occasion pour expliquer les missions de la Caisse, les innovations introduites pour faciliter la déclaration via le net, les délais de traitement du dossier... La Cacobatph se propose ainsi, après avoir introduit la télédéclaration en 2014, de permettre, d'ici à juin 2016, une déclaration à la Caisse via un smartphone ou une tablette. La déclaration à distance (Tasrihatcom) a permis d'introduire déjà 95,03% des déclarations d'assiettes des salaires via le Net. La Caisse couvre, rappelle-t-il, aussi bien le travailleur en contrat à durée déterminée (CDD) qu'en contrat à durée indéterminée (CDI). Il suffit seulement de travailler du 1er juillet de l'année qui précède au 30 juin de l'année en cours. La Cacobatph compte aujourd'hui 64.1567 employeurs actifs et plus de 1.089.683 travailleurs déclarés, soit deux fois plus qu'en 2001 pour les entreprises et 11% de plus pour les travailleurs. La Cacobatph permet au salarié de percevoir, en indemnisations, 75% du salaire auquel il aurait eu droit s'il n'y avait pas d'intempéries. A condition d'avoir travaillé au moins 200 heures durant les deux mois qui ont précédé l'arrêt de travail. « La Caisse ne peut aller au-delà de ces deux mois, et ce, pour préserver ses équilibres », a souligné son DG. Parmi les intempéries les plus fréquentes qu'a eu à traiter la Cacobatph, il y a la pluie (87,5%) et la neige (11,41%). La question d'inclure les fortes chaleurs dans la catégorie des intempéries, aussi bien au sud qu'au nord du pays, fait l'objet d'une discussion au niveau des responsables de la Cacobatph qui évoquent un autre travail qui sera mené avec les services météo de l'ONM pour « déterminer avec précision les régions soumises à intempéries ». A une question relative aux entreprises qui ne déclarent pas leur personnel à la Caisse, Mechakra a tenu à relativiser en déclarant que leur nombre ne dépasse pas les 300 dont 35 sont d'origine étrangère. Ces travailleurs ne représentent que 75.000 sur plus de un million de déclarés. Toutefois, la Caisse fait dans le contrôle sur le terrain, y compris a posteriori, à chaque fois que « des anomalies sont constatées au niveau des déclarations ». La Cacobatph ne dispose, il est vrai, pour le moment que de 56 contrôleurs, ce qui « est insuffisant », reconnaît Chekakri.