« Il faut maîtriser les coûts de production pour être compétitif, développer et mettre en production les gisements qui ont été découverts », c'est à dire les réserves, car il y a aujourd'hui autant de « nouvelles technologies » qui ont été mises au point au profit de l'industrie des hydrocarbures dans le monde. La maîtrise des coûts, qui s'adresse à tous les pays, y compris l'Algérie, est aujourd'hui la seule manière de « relever les défis que pose la baisse des cours », estiment les intervenants. Ce sont là les messages adressés par les responsables des sociétés étrangères qui participent au 10e sommet nord-africain du pétrole et du gaz qui se tient à Alger et qui réunit plus de 450 compagnies. La rencontre est à son deuxième jour (elle devra durer trois jours), la première a été consacrée à des séances B to B. Elle a donné lieu à des conférences sur le développement de l'industrie des hydrocarbures, la pétrochimie, en Algérie, en Libye, mais aussi en Egypte appelée à devenir « le second producteur de gaz après l'Algérie dans la région », selon des prévisions. Le vice-président de Shell a évoqué la présence de la compagnie britannique dans la région du Golfe et en Afrique du Nord, les joint-ventures signées avec des pays comme Oman, l'Egypte, l'Irak, le Koweït. Dans la plupart de ces pays, dit-il, « les ressources sont faibles », c'est à dire qu'elles devraient satisfaire d'abord le marché domestique. Il a toutefois exclu de cette liste le Qatar et l'Algérie. Shell qui opère avec la société espagnole Repsol en Algérie, dispose encore de permis dans le domaine d'exploration des hydrocarbures qu'elle souhaite développer pour « augmenter la production et assurer plus de revenus au pays », a fait savoir Mounir Bouaziz, vice-président Mena de Shell. Il a également parlé des perspectives de l'industrie de raffinage, des nouvelles techniques visant à réduire les rejets de CO2, conformément aux recommandations de la conférence internationale sur l'environnement qui se tient à Paris. « Nous avons beaucoup de défis en commun, les prix qui baissent, les changements climatiques, la création de l'emploi surtout parmi la jeunesse », a ajouté Bouaziz qui a exprimé la disponibilité de sa compagnie à créer avec les autres pays « des partenariats dans tous les domaines ». Shell a l'intention d'ailleurs de s'intéresser pour les années à venir « davantage à l'Afrique et à l'Amérique latine ». Somigliana Valentino, responsable à Siemens qui a présenté toute la gamme d'équipements indispensables au secteur, a lui aussi appelé l'industrie pétrolière et gazière de la région « à plus de compétitivité et d'efficacité ». Plus que par le passé, l'industrie des hydrocarbures dispose aujourd'hui de « technologies qui peuvent lui assurer les moyens de relever ces défis » dont la maîtrise des risques environnementaux, explique-t-il. Elles ont été plusieurs autres sociétés à parler encore de leur expérience en Algérie. Leurs responsables ne cachent pas leur désir « d'étendre encore leur partenariat à d'autres projets. » Ainsi, pour Schlumberger, Abdelwahid Chebat a rappelé les joint-ventures développées avec Sonatrach. La compagnie américaine a puisé dans les réserves des universités algériennes et de l'Ecole polytechnique quelque 10 à 15% de son encadrement, dit-il avec fierté. La compagnie les sollicite également pour son développement à l'international. « 600 éléments sont placés sur différents sites de Schlumberger à l'étranger », selon Chebat. Une autre expérience de partenariat avec l'Algérie, c'est celle de General Electric. Plusieurs joint-ventures ont été lancées avec Sonatrach et Sonelgaz, en 2010, pour la réparation des turbines et tout récemment leur fabrication localement, à Batna. General Electric travaille aussi avec Sonatrach dans un projet de fabrication de certains équipements utilisés en amont, dans l'industrie des hydrocarbures, à l'instar des têtes de puits et autres pompes et ce pour « contribuer à réduire les importations et créer de l'emploi », a déclaré Smaïl Bouderba Il y a lieu de signaler la déclaration préliminaire, lors de cette journée, de l'ambassadeur britannique à Alger, Andrew Noble qui a considéré l'Algérie, de par sa stabilité, comme un partenaire important dans le domaine de l'approvisionnement en gaz.