L'Algérie veut créer une base industrielle destinée à fabriquer l'essentiel des équipements du secteur pétrolier localement. "Sonatrach en sera le catalyseur", a indiqué le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, au cours de la cérémonie de signature jeudi dernier d'un protocole d'accord entre Sonatrach et le géant américain General Electric (GE) portant création d'une joint-venture ou société commune spécialisée dans la fabrication d'équipements pour les besoins de l'industrie pétrolière et gazière du pays. Le premier responsable du secteur a ajouté que la branche des hydrocarbures aura de plus en plus besoin d'équipements et de services pétroliers et de plus en plus efficients avec l'intensification au cours des prochaines années des activités d'exploration et de développement des nouveaux gisements de pétrole et de gaz. L'objectif est de réduire les importations d'équipements pétroliers qui seront beaucoup plus importantes à l'avenir si cette tendance n'est pas stoppée par l'émergence d'une industrie locale dans le créneau. Un pas dans cette direction vient d'être fait avec la conclusion de ce partenariat. Sonatrach et GE mettront à contribution d'autres sociétés algériennes dans le montage et la fabrication de ces produits. Précisément, cette JV sera détenue à 51% par le holding services parapétroliers de Sonatrach et à 49% par Général Electric. Parmi les termes de l'accord, "la société devra développer, fabriquer, tester, assembler et commercialiser les équipements entrant dans les domaines pétroliers de l'industrie pétrolière et gazière, notamment des équipements de forage et production (contrôle de pression, arbres de Noël), des solutions de performance des puits (pompage artificiel, pompage faisceau...) solutions technologiques de l'aval, mesurage et contrôle (débitmètres, vannes, châssis). Cette jv devra assurer le transfert technologique à la société conjointe, le positionnement de la société sur le marché international, le recrutement et la formation du personnel algérien en majorité, renforcé par des experts de General Electric". Le P-DG de Sonatrach, Saïd Sahnoun, lui, s'est félicité de la conclusion de cet accord avec le géant américain du secteur de l'énergie et noté le rôle de locomotive que jouera la compagnie pétrolière Sonatrach à l'avenir pour les PME algériennes sur la voie de l'intégration de l'industrie nationale. D'autres accords de ce type seront signés prochainement avec d'autres compagnies étrangères. Dans la foulée, Akli Remini, le directeur exécutif filiales et participations de Sonatrach, a souligné que "ce projet vise, à terme, l'édification d'un pôle d'expertise et d'excellence qui rayonnera aux plans national et international dans la fabrication et le montage d'équipements entrant dans l'industrie pétrolière et gazière, permettant ainsi un partage de savoir-faire, un renforcement des capacités industrielles et une maîtrise des coûts et des délais". Quant à M. Simonelli, président de la filiale Oil and Gas de GE, il a déclaré qu'il s'agit d'un engagement fort de la compagnie américaine en Algérie et que l'objectif est l'émergence à terme d'un pôle industriel qui rayonnera sur la région Afrique du Nord et Moyen-Orient. À noter que cet accord est le second partenariat majeur que signe GE avec des compagnies nationales. Le premier signé avec Sonelgaz porte sur la fabrication de turbines à gaz en Algérie. Sonatrach, elle, vient de signer deux accords importants en quelques jours sur la voie de son renforcement technologique et de la formation de ses ressources humaines. Le premier avec la britannique Petrofac pour le renforcement de ses capacités d'engineering, le second avec GE dans l'industrie des équipements. Mais ne nous emballons pas. Nous ne sommes qu'au début d'un processus engagé à partir de 2011. Il reste un long chemin à faire pour qu'émerge une industrie puissante en matière de fabrication d'équipements et de conception de solutions dans le secteur de l'énergie. K. R