La firme internationale spécialisée dans les services pétroliers sera chargée d'assurer le transfert de savoir et de former les ingénieurs de la compagnie pétrolière nationale. Sonatrach se lance dans un processus d'intégration des capacités de réalisation nationale et de renforcement de son engineering, lui permettant d'assurer son développement et d'acquérir les savoir-faire susceptibles de lui garantir l'augmentation rapide de ses réserves de pétrole et de gaz. En ce sens, un pas a été fait hier sur la voie de la constitution d'un acteur local sur le marché de l'engineering-procurement-construction (EPC) contribuant à la réalisation des projets d'investissement de la compagnie pétrolière nationale. En effet, Sonatrach a signé, hier, un protocole d'accord avec Petrofac, la grande compagnie britannique spécialisée dans les services pétroliers, en vue de créer une joint-venture ou société commune dans le domaine de l'engineering et de réalisation des projets. Plus précisément, cette joint-venture, détenue à 51% par Sonatrach et 49% par Petrofac, a pour principaux objectifs "la mise en place d'une capacité d'engineering et de réalisation locale aux standards internationaux, le développement d'un savoir-faire et expertise conformément aux règles de l'art et aux besoins des projets pétroliers et gaziers". Son champ d'activité va du management des projets à la réalisation en EPC des projets, la supervision de la construction aux études de faisabilité, d'engineering de base et pré-études de détail (feed), d'engineering de détail jusqu'à l'approvisionnement en équipements et matériels. Le personnel de la joint-venture sera constitué en majorité par des Algériens et renforcé par des experts de Petrofac. La compagnie britannique est tenue "de former le personnel algérien de la société commune et de détacher auprès de la joint-venture (JV) un personnel qualifié de haut niveau assurant notamment la formation et le transfert de savoir-faire". Cet accord ne sera pas le seul. "Nous allons créer ce genre de JV avec d'autres compagnies", a précisé Saïd Sahnoun, P-DG de Sonatrach. Cette JV ne détiendra pas le monopole sur le marché des EPC, a-t-il ajouté. Elle soumissionnera aux appels d'offres. Mais pour les petits et moyens projets, Sonatrach compte lui assurer un plan de charge. Le P-DG de Sonatrach a déclaré qu'avec cette JV, la compagnie se dote d'un outil performant et compétitif pour exécuter ses projets d'investissements. "Le marché des EPC est coûteux pour Sonatrach", a-t-il observé. Les compagnies de services étrangères comme Petrofac, JGC, Halliburton, Shlumberger dominent ce marché. Sonatrach ne dispose pas encore d'une capacité pour réaliser seule ses opérations d'engineering, de procurement et de construction, d'où des transferts importants de devises à l'étranger pour payer les études et services de ces firmes étrangères. On est donc avec cet accord tout au début d'un processus de substitution par une offre de services locale. Par ailleurs, M. Barnes, représentant de Petrofac, a déclaré au cours de la cérémonie que l'entreprise britannique s'engage avec cet accord dans un partenariat à long terme avec Sonatrach. Quant à Akli Remini, le directeur exécutif filiales et participations de la compagnie pétrolière nationale, il a indiqué que Sonatrach signera aujourd'hui un arrangement pour la création d'une joint-venture avec General Electric pour la fabrication d'équipements pétroliers en Algérie. Une autre société commune sera constituée prochainement pour la fabrication d'appareils de forage localement. Après Sonelgaz, Sonatrach s'engage donc dans le processus d'intégration de l'industrie nationale. Mais il reste un long chemin à faire pour réaliser des progrès significatifs, tant dans ce domaine que dans l'engineering et le management des projets. K. R