Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a reconnu, hier, une possible responsabilité de la coalition, dirigée par les Etats-Unis, dans la frappe aérienne qui a tué, par erreur, plusieurs soldats irakiens vendredi dernier. La frappe aérienne semble avoir été « une erreur impliquant les deux parties », a déclaré Carter, ajoutant qu'il avait appelé le Premier ministre irakien pour présenter ses condoléances. Ces déclarations ont été faites lors d'une visite à bord de l'USS Kearsarge, navire d'assaut amphibie qui participe aux opérations de la coalition contre Daech. Ce serait la première fois qu'une frappe de la coalition visant Daech touche des forces alliées depuis le début de la campagne aérienne. Le chef du Pentagone n'a pas précisé combien de soldats étaient morts dans cette attaque. Selon les autorités irakiennes, 10 soldats ont été tués à Fallouja, à l'ouest de Bagdad. « Ce genre de choses arrive quand on se bat côte à côte comme nous le faisons », a assuré Carter, qualifiant la frappe de « regrettable ». L'incident montre toutes les caractéristiques « d'une erreur comme il s'en produit sur un champ de bataille dynamique », a-t-il expliqué. Un communiqué de l'armée américaine a précisé que toutes les frappes aériennes de la coalition se faisaient avec l'accord du gouvernement irakien. Les soldats turcs se retirent Le gouvernement irakien a fort à faire avec un autre dossier, celui de la présence sur son sol de troupes turques. Celles-ci ont décidé d'entamer un retrait après un appel d'Obama à son homologue turc l'invitant à prendre une telle mesure afin d'apaiser les tensions entre les deux pays voisins. Lors de la conversation téléphonique, Obama a insisté sur la nécessité pour la Turquie de « respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Irak ». L'Irak a réclamé, mardi dernier, un « retrait complet » des forces turques de son territoire. Obama a toutefois salué « la contribution » de la Turquie à la coalition militaire de lutte contre Daech. La Turquie avait déployé en Irak il y a une dizaine de jours un contingent de 150 à 300 soldats et une vingtaine de véhicules blindés dans le camp de Bachiqa, dans le nord du pays. Ankara a affirmé qu'il s'agissait simplement de renforts dépêchés pour assurer la protection des conseillers militaires turcs chargés d'entraîner des combattants irakiens dans la lutte contre les terroristes de Daech, qui contrôlent notamment la grande ville de Mossoul. Mais Baghdad y a vu une incursion illégale.