Depuis le début de l'hiver, les services de la Protection civile enregistrent, quasi quotidiennement, des décès par inhalation de monoxyde de carbone. Le dysfonctionnement des appareils de chauffage et le non-respect des consignes de sécurité sont à l'origine de fuites fatales de ce gaz inodore. Des appareils défectueux, conçus à partir d'alliage de qualité douteuse, favorisent les fuites de gaz. Pour le directeur exécutif de la Fédération algérienne des consommateurs (FAC), Mohamed Toumi, la nécessité de doter les appartements de détecteurs de CO2 est vitale. « Nous construisons des logements luxueux mais sans pour autant songer à les doter d'appareils détecteurs de monoxyde de carbone dont le prix ne dépasse les 5.000 DA », relève-t-il. Toumi soutient que son organisation, qui mène chaque début d'hiver des campagnes de sensibilisation, a réuni un groupe de travail composé de représentants des ministères et des institutions concernés par la question (Habitat, Commerce, Sonelgaz, Commission de régulation de l'électricité et du gaz...) pour aborder ce sujet. « Nous avons établi un rapport qui a été soumis aux pouvoirs publics », a-t-il souligné. En attendant, le directeur exécutif de la FAC ne manque pas de mettre en évidence l'inconscience et la négligence des citoyens. « Les citoyens oublient que le radiateur doit être nettoyé principalement au niveau du brûleur où s'amasse le CO2 qui est une cendre qu'il faut éliminer », a-t-il relevé. Ce manquement aux consignes de sécurité est également pointé du doigt par le président de la section de wilaya des artisans plombiers sanitaires, Réda Yaici. « Le ramonage des cheminées et bouches d'aération est inexistant chez nous. Or, lorsque ces aérations sont bouchées, le gaz brûlé reflue vers l'intérieur d'où le danger », a-t-il alerté.L'autre préoccupation relevée par Yaici concerne la non-sollicitation des professionnels en matière d'installation et de raccordement des appareils. Selon lui, des citoyens sollicitent parfois des apprentis pour l'installation d'un chauffe-eau ou d'un appareil de chauffage dans le but de faire des économies. Selon les Douanes algériennes, sur 1,151 million d'articles contrefaits saisis durant les 9 premiers mois de 2015, 3,37% concernent les produits électriques et 0,3% les produits électroménagers, rappelle-t-on