Elle a 27 ans et elle est célèbre dans les stades d'athlétisme au niveau mondial. Jugez-en. Elle est trois fois championne du monde et une fois championne d'Afrique dans sa spécialité, le lancer de disque. Son palmarès est des plus riches en termes de titres et de médailles. Chaque année, une médaille tombe dans son escarcelle. Dès l'âge de 16 ans, Nassima Saifi fait parler d'elle. Elle est championne d'Afrique du lancer de disque en 2005 et record du monde. En 2006, elle occupe la 4e place du lancer de disque en Hollande. En 2007, lors des jeux Africains, elle obtient la médaille d'or. A Doha, (Qatar) l'année passée, Nassima a obtenu la médaille d'or, au concours du disque, à l'issue de la 5e journée des Championnats du monde d'athlétisme (handisport). Grâce à cet énième triomphe, Nassima conserve son titre mondial. Elle s'est imposée avec un lancé à 34,31 m lors de son troisième essai. Ses rivales de toujours, la Bulgare Eneva et l'Irlandaise Barry se sont inclinées devant son exploit en remportant, respectivement, la médaille d'argent (32 m) et la médaille de bronze (29 m). En Inde, en Nouvelle Zélande, à Londres, dans les pays africains, là où Nassima est passée, la victoire était de son côté. Actuellement, son objectif est les jeux paralympiques de Rio de Janeiro, au Brésil, le 4 septembre prochain. Elle est déjà sélectionnée pour y prendre part. Malgré son handicap (amputée de la jambe gauche suite à un accident de la route à l'âge de 10 ans), Nassima, originaire de Mila, a embrassé une carrière de sportive. C'est son père qui l'a poussée à s'entraîner juste pour occuper son temps. Mais de fil en aiguille, le papa a vu en elle une graine de championne. Alors les encouragements fusent et le résultat tombe. « Une jambe en moins mais un bras en or », la qualifie-t-on dans le milieu sportif. Elle a rejoint le club de Mila d'handisport pour parfaire ses entraînements. « Au début, je pratiquais le lancer debout, mais mon entraîneur m'a conseillé de le faire assise », raconte-t-elle. Depuis, elle a enchainé les victoires...et les médailles d'or. De jour en jour et d'année en année, Nassima progresse. Cap sur les jeux handisport de Rio. Les entraînements au stade d'athlétisme du 5-Juillet sont quotidiens. « Je dois travailler dur pour la médaille d'or, je ne dois pas décevoir mes deux familles (famille et sport) », dit- elle avec le sourire. Son entraîneur, Hocine Saadoun, l'a prise en charge avec 10 autres athlètes handicapés dans plusieurs disciplines olympiques (lancer de disque, poids, javelot...). Les entraînements sont quotidiens à raison de trois heures par jour sauf le week-end. « Rien ne se donne, tout s'arrache », souffle-t-elle en sueur. « Je veux conserver mon titre à tout prix », ajoute-t-elle. Le sport pour Nassima est une nécessité. Il lui a appris beaucoup de choses comme la discipline, l'amitié et le respect des concurrents. Il lui a apporté la célébrité, également, comme il lui a permis de se frayer un chemin pour être employée à la Sonatrach.