Chez les Ath Yenni, en plus de l'activité économique et culturelle représentée par la fabrication du bijou en argent, dont s'enorgueillit la région et qui en vit dans la plupart des cas, il en est d'autres qui émergent dans le domaine socioculturel, pris en charge par le mouvement associatif. Très actif d'ailleurs avec de nombreuses opérations à son compte, il intervient dans beaucoup de manifestations à l'échelle locale, régionale, wilayale et nationale. Ce sont des jeunes qui, à temps perdu, en parallèle à leur emploi ou à leurs études, mettent à bon escient ces moments d'inoccupation, même s'il arrive qu'ils prennent souvent sur eux-mêmes pour être aux rendez-vous multiples qu'ils se sont engagés d'honorer vaille que vaille. Il en est ainsi pour l'association Relais Solidarité qui compte à son actif de nombreuses actions humanitaires. Des opérations qui n'ont de cesse de drainer l'adhésion d'autres jeunes impulsés par cet entrain régulier envers son prochain, dans un sel sens, l'aide et la solidarité en direction de ceux qui en ont besoin. Le relais citoyen avec de la solidarité La plus récente action est sans doute celle de septembre de l'année 2015 qui a vu les membres de Relais Solidarité se dépenser sans compter pour les personnes aux besoins spécifiques. Avec l'aide précieuse de l'APW de Tizi Ouzou qui a financé l'initiative, il a été remis à des personnes handicapées des fauteuils roulants, des motocycles adaptés... un appareillage rendu possible avec la collaboration du fournisseur qui, dans de pareils cas, apporte lui aussi sa contribution financière et sa disponibilité, selon les propos du président de l'APC d'Ath Yenni, Ismaïl Deghoul, recueillis par téléphone. Lui aussi d'ailleurs veille avec le collectif de l'APC à accompagner le mouvement associatif dans ses différentes entreprises, qu'il soit porteur d'agrément ou pas. L'essentiel est dans cet engagement pour le bien de la collectivité. Et c'est bien dans ce sens que l'APW a adhéré aux différents projets initiés par les associations locales, d'autant qu'avec Relais Solidarité, l'écho est certain auprès des populations ciblées ; et l'impact des opérations bien meilleur. Car, avec ces appareillages, cette association a bien pris le relais, en jouant pleinement le rôle de la DAS, qui, jusque-là, était partenaire, le changement de témoin ayant fait son effet. Ce sont là les moments les plus forts de ces opérations à caractère humanitaire, nonobstant celles inhérents aux différentes actions à l'image de l'octroi de trousseaux scolaires pour les élèves à la veille de la rentrée, la circoncision d'enfants le 27e jour de ramadan et autres événements. Côté culturel, ce ne sont pas les initiatives qui manquent. Et c'est à Thalwith que revient de porter le flambeau dans ce domaine d'intervention. Et avec elle, c'est l'événement phare de l'année qui, sans nul doute, se taille la part du lion dans les organisations qu'elle prend à son compte, la commémoration de la disparition de l'écrivain, romancier, anthropologue, chercheur et linguiste Mouloud Mammeri décédé le 25 février 1989. Une célébration à la hauteur de l'homme de culture qui a servi la nation. Il est donc mis sur les rails d'ores et déjà, le énième hommage avec ce projet de l'érection de la stèle commémorative de Mouloud Mammeri au lieu-dit Vava Hamza, à l'embouchure du cimetière où il est enterré. La stèle, en bronze, a été fabriquée en Allemagne et se trouve en ce moment au port d'Alger. Son financement a été assuré par l'APW de Tizi Ouzou. Le souhait est qu'à la date précise de l'hommage, la stèle sera sur place à Ath Yenni pour compléter l'hommage 2016. Cette même association est aussi concernée par l'organisation de sorties vertes, d'excursions dans la région au profit des enfants. La culture pour tout porte-flambeau En ce qui concerne le comité du village de Tigzirt, il n'est pas en reste de l'animation dont jouit la communauté des Ath Yenni. Ses membres bien ancrés dans la chose sociétale, se donnent à fond dans la préservation de l'environnement. Et ce n'est pas une réputation surfaite, puisque leurs efforts ont été récompensés et ont placé Tigzirt à la 5e place du village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou. Une initiative chapeautée par son APW. A cela il faut ajouter cette autre belle opération qui s'est installée maintenant dans les traditions de ce village, faire la fête à l'été ! La saison estivale a sa propre célébration à laquelle les jeunes donnent une intonation particulière. Le village voisin Agouni Ahmed donne également le ton à la culture à travers l'édition annuelle du festival du théâtre porté par le comité. Une grande manifestation dont les balbutiements ont commencé à travers une jeune troupe de comédiens auteurs, qui ont évolué dans les années de braise, après la disparition tragique d'un des membres de la troupe théâtrale Nazim Metref, victime d'une balle perdue à Bab El Oued, puis le départ en exil des autres membres. Et c'est un festival qui a succédé à cette première initiative. Une manière de rendre hommage à ce travail artistique qui n'est pas resté sans écho. Qui ne se souvient pas des adaptations réalisées par le grand Mohya des œuvres de Molière, jouées sur la scène de l'ex-CCF (Centre culturel français d'Alger) en cet automne 1994 ? Un beau jeu très professionnel des jeunes resté dans les mémoires. Mammeri, Izri, Idir... La poésie a également sa part dans ce chapelet régulier d'activités culturelles. Un festival lui est dédié et c'est le village de Taourirt El Hadjadj qui s'en charge. C'est la poésie des nuits culturelles assurée tous les ans par Azar. Il faut savoir que l'APC d'Ath Yenni veille en permanence à se tenir disposée à aider ces associations et se constitue partenaire à part entière des événements qu'elles organisent. Et pour couronner le tout, l'association Thaziba (broche en argent) constituée d'une chorale de petites filles, reprend le patrimoine musical local et rassemble ainsi tout le travail culturel de la commune. Cela sans oublier bien évidemment la fête du bijou qui a aussi son association reconstituée récemment pour reprendre le flambeau et activer en faveur des bijoutiers et du travail artisanal dans toute son entité. A Ath Yenni, il est également ces waâda qui rassemblent la communauté autour de dons, de solidarité et d'entraide, tout le sens et toute l'essence d'une telle fête des plus traditionnelles. Par ailleurs, il a été rendu hommage à Brahim Izri, un enfant de la région, décédé en janvier 2005. L'opportunité s'est présentée à la faveur du retour d'Idir dans son village natal. Ce dernier a fructifié son séjour en rencontrant les siens autour de divers projets culturels auxquels l'artiste veut s'associer en entretenant désormais un meilleur contact et un rapprochement avec sa communauté. D'ailleurs, il a fait promettre aux autorités communales de l'avertir à temps pour un nouveau déplacement en prévision de l'hommage prochain à Mouloud Mammeri.