Il y a une année disparaissait le chanteur d'expression kabyle Brahim Izri. Auteur-compositeur, Izri est décédé encore trop jeune. Il n'avait que 51 ans. Son riche répertoire, un amalgame de musique moderne exécutée avec des instruments traditionnels (derbouka, mandole) est aussi apprécié pour la sensibilité de l'interprète que pour ses rythmes musicaux. Entre son décès le 3 janvier 2005 à Paris et son enterrement 5 jours plus tard dans son village natal Ath Lahcène (Beni Yenni), le public mélomane n'avait pas cessé de maudire le mauvais sort qui s'était abattu sur les artistes algériens, car une semaine auparavant, le dramaturge Mohia disparaissait lui aussi. A l'enfant de Beni Yenni qui a enrichi la musique algérienne, un hommage lui sera rendu à Ath Lahcène du 3 au 5 janvier par l'association culturelle locale Talwit (la paix). Le programme commémoratif comprend des expositions, des projections vidéo et des tables rondes. Deux lieux symboliques sont retenus pour les activités : l'espace culturel Mouloud Mammeri et la zaouia l'Hadj Belkacem. C'est d'ailleurs dans cette zaouia de son grand-père qu'il découvrit la musique, un art qui l'avait mené loin pour devenir une star qui ne sait pas uniquement chanter, mais aussi défendre les causes : droits de l'homme, de la femme et la liberté d'expression et de la presse. Brahim Izri avait chanté en compagnie de Soad Massi, de Baâziz, de Jimmy Ouahid, de Behdja Rehal et de Djamel Allam le tube des années 1990 Algérie, mon Amour. Expression d'un engagement pour la modernité.