La compétition s'annonce ardue pour les grands favoris républicains et démocrates en difficulté dans la première étape de l'Iowa. Désormais, le ticket des primaires ne sera pas de tout repos, ni pour Hillary Clinton (49,9%) au coude à coude avec son surprenant challenger, le sénateur du Vermont Bernie Sanders (49,5%), ni pour le sénateur du Texas, Ted Cruz (27,65%) talonné par ses rivaux, le magnat de l'immobilier, Donald Trump (24,3%), et le sénateur de Floride, Marco Rubio (23,1%), présenté pourtant comme le « candidat de l'establishment ». C'est pratiquement sur un coup de dé que le verdict de l'Iowa a permis à l'ancienne première dame de l'emporter. Le résultat était si serré que le recours au pile ou face a souri à Hillary Clinton qui a gagné les six tirages au sort. Dans le camp républicain, la lutte est tout aussi acharnée entre le vainqueur de l'Iowa, adoubé par le Tea Party et en campagne contre le « cartel de Washington ». « Ce soir est une victoire pour les courageux conservateurs, dans l'Iowa et à travers ce grand pays », a martelé Ted Cruz revendiquant « la victoire de la base » assimilée à un signal fort selon lequel le président des Etats-Unis ne sera pas choisi par « les médias, les élites de Washington ou les lobbyistes ». Tout ne sera pas aisé pour le favori en puissance des républicains, le milliardaire Trump, particulièrement connu pour son discours musclé anti-immigré et islamophobe qui ne lui a pas permis d'engranger les dividendes électorales attendues. Dans ce premier vote « à grande échelle », le ton est déjà donné. Le parcours du combattant pour la collecte des 2.241 délégués, côté démocrates, et 1.237 pour les Républicains nécessaires à l'investiture à la candidature présidentielle, lors de la convention nationale prévue du 18 au 21 juillet pour les républicains et du 25 au 28 juillet pour les démocrates. A la prochaine station du New Hampshire du 9 février, la figure emblématique des démocrates, Hillary Clinton, et le « roi des sondages », Trump, doivent convaincre plus pour prétendre maintenir intactes les chances de consécration rendues nulles pour le démocrate Martin O'Malley (0,6%) et le républicain Mike Huckabee qui ont préféré jeté l'éponge. L'ancienne première dame des Etats-Unis, soutenue par son mari, a sonné le rassemblement démocrate pour relever le défi « face à des candidats républicains qui cherchent à diviser ». Plus est, rattrapée par le syndrome de l'échec cinglant de 2008, révélant la montée en puissance du jeune sénateur quasi inconnu, Barack Obama, et l'autre candidat, John Edwards, l'ancienne première dame revit le terrible scénario de la victoire à l'arrachée de l'Iowa. « Elle va devoir se battre », note l'analyste politique Stuart Rothenberg. Elle sera tenue par l'obligation de résultat au New Hampshire annoncé plutôt favorable à son sérieux concurrent, non seulement encouragé par la percée de l'Iowa, mais également placé par tous les sondages nettement en tête dans cet Etat voisin de son Vermont natal. Hier, une rencontre avec des électeurs a été programmée entre les deux candidats démocrates, avant un nouveau débat télévisé qui sera organisé le lendemain. Cap ensuite sur les caucus démocrates du Nevada (20 février) et de la Caroline du Sud (27) pour accompagner la dure bataille des primaires. La marche sera longue pour les républicains emmenés par l'ultra conservateur Ted Cruz et la révélation de l'Iowa, le benjamin d'origine cubaine, Marco Rubio, battant à plate couture les dignes représentants de l'establishment, notamment John Bush arrivé en dernière position.