Depuis la mise en œuvre de la nouvelle réglementation régissant l'activité des concessionnaires automobiles en Algérie, deux textes ont été publiés en 2015. Le premier, un décret exécutif, a été publié le 8 février 2015 au Journal officiel. Il fixe les conditions et les modalités d'exercice de l'activité des concessionnaires de véhicules neufs. Il sera suivi d'un arrêté en date du 23 mars, fixant aussi le cahier des charges régissant cette activité. Le gouvernement qui avait fait part de son intention de « professionnaliser » cette filière a édicté de nouvelles normes en matière de sécurité, telle l'obligation de munir les véhicules mis sur le marché des deux airbags latéraux ainsi que d'un système de contrôle électronique de freinage. La nouvelle réglementation impose également aux concessionnaires de n'importer que les véhicules portés sur le cahier des charges, de s'approvisionner exclusivement auprès des constructeurs. Le cahier des charges oblige aussi les concessionnaires automobiles à réserver dans leur programme d'importation un quota de véhicules fonctionnant au GPL comme il leur impose l'obligation de respecter les délais de livraison qui sont fixés à 45 jours maximum. Enfin, une autre disposition a été introduite pour inciter les concessionnaires à développer la sous-traitance et contribuer du coup à la réduction de la facture d'importation. L'entrée en vigueur de l'arrêté du 23 mars allait mettre dans l'embarras les concessionnaires qui avaient déjà passé des commandes importantes auprès de leurs partenaires, notamment sur la question des dispositifs de sécurité, ce qui a obligé les pouvoirs publics à publier un autre arrêté en juin 2015 pour exclure les importations qui ont été déjà réalisées par les concessionnaires et ayant fait l'objet d'une domiciliation bancaire (ou lettre de crédit) avant le 15 avril. Les importations de véhicules seront également touchées par une autre disposition, e système des quotas, introduit à compter de 2016 et ce pour maîtriser les dépenses liées au commerce extérieur. Le nouveau système d'importation de véhicules mis en place prévoit un partage du volume global et de d'attribuer à chaque concessionnaire un quota en fonction de ce qu'il avait l'habitude d'importer. Ce quota est calculé sur la base de la part de marché de chaque concessionnaire sur les trois dernières années. Le volume global des véhicules, dont le délai de dépôt des demandes de licence a expiré le 3 février en cours, a été fixé à 152.000 unités sur l'année 2016. Les importations de véhicules par l'Algérie n'ont cessé d'augmenter ces dernières années pour marquer un repli. Les concessionnaires avaient importé en 2015, 265.523 véhicules, pour un montant de 3,14 milliards de dollars, contre 417.913 unités (5,7 milliards de dollars) en 2014. Il faut dire que le marché de l'automobile a été beaucoup impacté ces derniers mois par ces mesures. Citons les carnets de commandes qui sont déjà bloqués ainsi que les hausses qui ont été répercutées sur les ventes y compris au niveau du second marché, celui de l'occasion.