Les indices des prix des produits agricoles accusent une baisse de quelques points sur le marché international en raison d'une production considérée comme abondante. Mais le tout est de savoir si celle-ci a une chance d'être répercutée sur le marché national. Bien que la plupart des produits importés par l'Algérie soient subventionnés, tels les céréales, le lait, il serait intéressant de savoir si les effets de l'offre et de la demande peuvent impacter la stabilité du marché. « Il y aura tout le temps des hausses en Algérie, inflation oblige », rappellent des grossistes. Comme arguments, ils citent « le glissement constant du dinar par rapport aux principales devises », ainsi que « la nouvelle réglementation sur le commerce extérieur ». « Il y a des tonnes de marchandises qui attendent leur enlèvement dans les ports du fait de l'introduction du système des quotas et de licence », ajoutent-ils. Et cela va se traduire inévitablement par « un coût supplémentaire estimé à 15% environ au détail ». Ce qui est sûr c'est que la hausse touchera également, à ce rythme, les produits locaux dans la mesure où ils dépendent de l'importation de certains intrants qui eux aussi subissent les effets de la parité du dinar et des surcoûts dus aux procédures de dédouanement. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a, pour rappel, annoncé, début février, une baisse sur plusieurs produits agroalimentaires comme les céréales, l'huile, le sucre. La FAO, qui suit l'évolution de ce marché, établit régulièrement un indice des prix pour cinq produits où elle note, pour 2016, une baisse sur le marché international. Tous les prix des produits qui composent cet indice ont enregistré une diminution, « le sucre et les produits laitiers sont ceux qui ont enregistré les plus fortes baisse », note la FAO. Pour ce qui est des céréales, le fléchissement est dû, toujours d'après l'indice de la FAO, « à l'offre mondiale abondante, à la concurrence plus vive pour les marchés d'exportation et au dollar des Etats-Unis fort qui ont continué de peser sur les cours mondiaux du blé et du maïs ». Pour ce qui est de l'huile, là aussi la FAO impute le fléchissement « à une forte contraction des cours de l'huile de soja due à des estimations qui indiquent que « les disponibilités mondiales de soja devraient être abondantes ». Idem pour le lait où l'on escompte aussi « une production hivernale abondante dans l'Union européenne, des disponibilités plus importantes que prévu en Océanie et une demande d'importations atone ». Ces éléments ont fait chuter les cours mondiaux de « tous les produits laitiers qui composent l'indice (FAO), et le lait entier en poudre étant le plus touché ». La FAO a par ailleurs relevé une baisse des cours de la viande notamment ovine. Le sucre est lui aussi en proie à un fléchissement et ce suite à « une production qui s'annonce meilleure que prévu au Brésil, premier producteur et exportateur mondial ». Selon la FAO, les perspectives de réduction de la production de sucre en Inde, en Thaïlande, en Afrique du Sud et en Chine n'ont pas suffi à inverser la baisse des cours.