Le président de la ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj, a estimé que l'initiative de plafonner les salaires est une sage décision et un passage obligé pour créer un équilibre dans le football national. « Il faut être réaliste, les millions déboursés par les clubs pour un tel niveau n'est que du gaspillage. Des fois, il y a des matches qui sont tellement ennuyeux qu'on est obligés de ne pas les regarder jusqu'à la fin. L'appellation juste est le plafonnement de la masse salariale selon les règles commerciales, car il s'agit de sociétés sportives par actions ». Le plafonnement donnera, selon Kerbadj, aux clubs plusieurs solutions à leurs problèmes, notamment la rationalisation des dépenses, sans oublier une certaine stabilité régionale. « Je sais que plusieurs clubs déboursent des salaires mirobolants pour enrôler des joueurs qui, parfois, ne terminent même pas la saison. J'ajoute que les joueurs venus de l'intérieur ne seront plus obligés de quitter leurs clubs respectifs pour venir jouer à l'Ouest ou au Centre » explique-t-il. Appelant toutes les parties à s'acquitter convenablement de leur tâche dans le contrôle de la gestion des clubs, Kerbadj a souhaité que les impôts jouent leur rôle, en imposant à certains clubs de ne pas dépasser un seuil précis par rapport à leur capital social. « Il faut imposer un contrôle strict aux clubs qui déboursent des milliards sans qu'ils payent un taux élevé d'impôts », souligne-t-il. Concernant le risque de voir un niveau encore plus faible en championnat, vu le mécontentement des joueurs, notamment les cadres des clubs, Kerbadj pense qu'il pourrait y avoir une amélioration. « Il faut que les joueurs pensent à l'intérêt du football national et continuent à contribuer positivement à élever le niveau de notre sport-roi et assurer la meilleure représentativité aux niveaux régional et continental. Il est temps de penser avant tout au football de performance, avant de donner la priorité à l'aspect financier ». Interrogé si le plafonnement va donner la chance aux jeunes formés dans les clubs de briller davantage, Kerbadj est de cet avis. « Les enfants des clubs sont toujours victimes. La majorité est souvent prêtée ou mise au bas de l'échelle. Je ne comprends pas comment on ose donner à un jeune joueur le SNMG, alors que son coéquipier en seniors touche jusqu'à 15 fois son salaire. L'équipe nationale U23 qui nous a honorés avec sa qualification aux jeux Olympiques 2016 est le meilleur exemple. Il y a des joueurs qui sont très mal considérés dans leur club. Il est temps de les encourager et de les reconsidérer à leur juste et vraie valeur » dira Kerbadj avant de conclure que « le plafonnement n'est pas une punition, mais juste un rééquilibrage au sein de notre football national ».