L'idée de création d'un syndicat autonome des joueurs professionnels a été lancée la semaine passée par l'ex-international Samir Zaoui, qui avait agi suite à la décision prise par les présidents de club et la Fédération algérienne de football de plafonner les salaires des joueurs à partir de la saison prochaine. Cette nouvelle donne n'a pas été du goût du défenseur de l'ASO, qui a décidé dans la foulée de consulter certains joueurs de la Ligue 1 et 2 des autres clubs pour se concerter afin de lancer un syndicat dans les tout prochains jours pour tenter de "faire capoter cette mesure de plafonnement de salaires". "Ce n'est pas normal que des décisions importantes soient prises sans nous consulter, alors qu'on est les principaux acteurs du football ; il s'agit de notre avenir, personne n'a le droit de décider à notre place, c'est pour ça que j'ai eu cette idée de création d'un syndicat de joueurs qui défendra uniquement nos intérêts sans aucune autre arrière- pensée. On veut juste dire qu'on existe, qu'on est là et qu'il faut composer avec nous", affirme l'ex-héros d'Omdurman qui n'a toujours pas encore trouvé la formule du lancement de son syndicat. "Justement, il y a plus 25 joueurs capitaines d'équipe des deux ligues professionnelles qui m'ont donné leur accord de principe pour lancer ce syndicat, mais j'avoue que je suis toujours à la recherche des modalités réglementaires pour préparer la paperasse nécessaire conformément à la réglementation qui régit le fonctionnement des syndicats ; je ne veux pas avancer sans être sûr de la légalité de ma démarche ; je veux quelque chose de solide et offrir un cadre réglementaire où les joueurs pourraient à l'avenir exposer leurs problèmes en toute légalité et transparence ; nous sommes au stade de la concertation ; dans quelques jours on en saura un peu plus sur ce projet qui me tient à cœur". Il est vrai que la plupart des joueurs étaient sceptiques sur cette idée de plafonner les salaires ; certains se sont exprimés dans les colonnes de Liberté, à l'instar de Nassim Ousserir qui a affirmé : "Je pense que c'est une décision irréfléchie. Un joueur doit assurer son avenir, et avec ce plafonnement des salaires, on pousse tout le monde à aller monnayer son talent ailleurs, dans d'autres championnats qui rémunèrent bien. Si chaque joueur bénéficiait d'une retraite à la fin de sa carrière, ça aurait été discutable cette histoire de plafonnement des salaires, mais comme tout le monde le sait, presque toutes les équipes ne payent pas les impôts et les cotisations pour la sécurité sociale, donc je dirais qu'il faudrait que les clubs payent d'abord cela, avant de prendre une quelconque décision concernant le plafonnement des salaires". Raouraoua salue l'initiative d'un syndicat pour peu qu'il soit représentatif Même le capitaine de la JSK Ali Rial abonde dans le même sens : "Pour le moment, je ne suis pas très au courant de ce qui va se passer, mais à mon avis, le plafonnement des salaires pourrait nuire au niveau du championnat local, cela démotivera le joueur et ne le poussera pas à fournir plus d'efforts du moment qu'il sait déjà qu'il aura le même salaire qu'un autre joueur moins doué, ou alors cela le poussera à aller voir ailleurs et déserter le championnat national. Maintenant, si les clubs ne peuvent pas assurer des salaires plus élevés aux joueurs qu'ils recrutent, ils n'ont qu'à viser d'autres joueurs moins coûteux pour leurs possibilités financières. Il ne faut pas aller chercher des joueurs à 250, 300 ou 400 millions de centimes pour ne pas pouvoir les payer après". C'est la raison pour laquelle Samir Zaoui, qui est l'initiateur de cette initiative, estime que l'instauration du professionnalisme ne devrait pas se limiter au plafonnement des salaires. Il a considéré que les clubs gagneraient à s'organiser et se structurer au même niveau que les clubs professionnels des pays développés. Il faut donc s'attendre à d'autres réactions de la part des joueurs, lesquels n'écartent pas l'éventualité de recourir à une grève. Par ailleurs, le patron de la FAF n'est pas contre cette idée qu'il encourage d'ailleurs comme il l'a affirmé : "C'est une bonne chose si les joueurs veulent s'organiser en syndicat ; je suis le premier à encourager une telle initiative ; la commission de résolution de litiges est composée à moitié d'élus et à moitié de joueurs ou d'anciens joueurs. S'il y a un syndicat légitime et représentatif, les joueurs constituant la CRL en seront issus. C'est bien qu'il y ait un syndicat des joueurs, mais à condition qu'il soit réellement représentatif des 600 joueurs licenciés des deux ligues ; on a besoin d'un syndicat pour les structures arbitrales ; je suis content de cette louable initiative ; nous sommes disposés à le reconnaître et travailler avec lui, s'il est représentatif bien sûr", a-t-il fait savoir. Notons qu'il y a quelques années, l'ancienne coqueluche de la JSK, Hakim Meddane, avait lui aussi lancé l'idée de création d'un syndicat de joueurs, mais qui n'a pas abouti en raison d'un problème d'ordre organisationnel. R. A. Nom Adresse email