50 personnes, dont des enfants, ont été tuées par des missiles. « Cinq établissements médicaux et deux écoles à Alep et Idlib ont été touchés », selon l'ONU. Un hôpital soutenu par Médecins sans frontières a été également la cible de cette furie. Pour le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ce sont des « violations flagrantes du droit international ». « Elles jettent une ombre sur les engagements pris par le Groupe de soutien international à la Syrie » sur une cessation des hostilités, a-t-il estimé. Ces frappes, survenues lundi dernier, étaient vraisemblablement russes, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme. L'ambassadeur de Syrie en Russie a, par contre, démenti toute implication russe dans le bombardement de l'hôpital de MSF, rejetant la responsabilité de la destruction sur les Etats-Unis. « L'aviation russe n'a rien à voir dans tout ça », a assuré Riad Haddad dans une interview accordée à la chaîne de télévision publique Ces bombardements, l'escalade entre la Turquie et la Russie, toutes deux impliquées militairement sur le terrain ainsi que l'avancée des Kurdes dans le Nord où le régime syrien est aussi à l'offensive, augurent mal d'une trêve qui doit théoriquement entrer en vigueur à la fin de la semaine. « Les grandes puissances disent qu'elles veulent un cessez-le-feu d'ici une semaine. Qui est capable de réunir toutes ces conditions en une semaine ? Personne », a déclaré le président syrien, Bachar al-Assad, selon l'agence de presse syrienne Sana. Si une organisation terroriste refuse le cessez-le-feu, qui lui demandera des comptes ? Dans la pratique, parler (de cessez-le-feu) est difficile », a déclaré le président cité par l'agence officielle syrienne Sana. Outre l'ONU et la France, les Etats-Unis et l'Union européenne ont fermement condamné ces bombardements. Washington a fustigé une nouvelle fois la « brutalité » du régime du président Assad et mis « en doute la volonté et/ou la capacité de la Russie à aider à l'arrêter ». La Russie et la Turquie s'accusent Moscou a dénoncé, pour sa part, les « actions agressives » de la Turquie en Syrie qui s'apparentent, selon elle, à un « soutien non voilé au terrorisme international ». Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a répliqué en accusant la Russie de se comporter « comme une organisation terroriste » en Syrie où elle mène, des « attaques barbares contre la population civile ». Si elle continue, « nous lui opposerons une riposte extrêmement résolue », a-t-il averti. L'armée turque a pilonné, pour le troisième jour consécutif, des positions des forces kurdes de Syrie. M. Davutoglu a prévenu que les bombardements allaient se poursuivre. Les Kurdes, qui souhaitent relier les zones qu'ils contrôlent dans le nord de la Syrie, ont continué à progresser. Après plusieurs victoires contre les rebelles syriens, ils ont repris lundi dernier au soir la ville de Tall Rifaat, un des trois derniers grands bastions de la rébellion. Celle-ci a été bombardée hioer par l'artillerie turque . A Alep, les quartiers contrôlés par les rebelles sont désormais presque totalement encerclés par l'armée syrienne. L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, dans une mission qui semble être celle de la dernière chance, tentait, hier à Damas, à grand-peine, de relancer le processus des négociations.