Organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), ce premier spectacle de Hindi Zahra, qui a attiré un public averti et très nombreux, s'est déroulé à guichets fermés, tous les billets ayant été vendus plusieurs jours auparavant. Sur scène, la voix soul de la chanteuse, qui véhicule toutes les émotions de ses textes, se pose sur un univers musical à la croisée des chemins entre le jazz, le reggae, le rock et la folk en plus d'influences rythmiques ou de sonorités maghrébine, africaine, touareg et latino. Le programme choisi par Hindi Zahra pour cette soirée est essentiellement issu de ses albums « Hindi Zahra » (2009) et « Handmade » (2010) avec des titres comme « Beautiful tango », « Try » ou encore « Imik Si Mik ». En plus de sa voix exceptionnelle, l'artiste qui chante si bien en anglais, en français, en tamazight qu'en arabe dialectal, séduit également le public par son jeu de scène fait de danses discrètes oscillant entre des pas folk, orientaux ou berbères et la « jedba » donnant au spectateur l'impression d'être en transe, transporté par sa musique et ses textes. La chanteuse accompagnée de ses musiciens (guitare, basse, batterie percussions, claviers et cuivres) a également présenté quelques titres de son dernier né « Homeland » sorti en 2015 dont « Any Story », « Un jour » et « Dream ». Dans ce nouvel opus, la chanteuse, qui dit avoir « replongé dans sa culture marocaine et ses origines touareg », a introduit des sonorités franchement inspirées de l'Assouf du groupe mythique « Tinariwen » avec un habillage plus rock que blues ainsi qu'un petit clin d'œil à la musique gnawa avec de discrets tintements de karkabou. Fan de cette voix de diva de jazz et de soul music, le public de la salle Ibn Zeydoun a eu le plaisir de découvrir sur scène une « artiste universelle » aussi proche de certaines icônes du rock que de la culture et de la musique maghrébines. Chanteuse, plasticienne et actrice, Hindi Zahra, qui est née dans une famille de musiciens et de mélomanes, a sorti son premier album en France en 2009, avant de recevoir deux fois le prix du meilleur album de musique du monde lors des « victoires de la musique » en 2011 et 2016.