La nécessité de lever le caractère confidentiel des dossiers liés aux essais nucléaires français dans le Sahara algérien pour mettre au jour ces essais dangereux a été soulignée par un chercheur algérien, spécialiste en génie nucléaire. « Lever le caractère confidentiel des dossiers afférents aux essais nucléaires effectués par la France coloniale dans le Sahara algérien permettra de braquer davantage de lumières sur ces dangereuses explosions et élucider leurs effets catastrophiques sur l'environnement et la population », a indiqué Dr Ammar Mansouri, chercheur dans le domaine du génie nucléaire, lors d'une rencontre organisée vendredi dernier au musée du moudjahid de Tamanrasset. Mansouri a souligné que « la levée de l'aspect confidentiel sur ces dossiers d'essais nucléaires permettra aux chercheurs, universitaires et étudiants de s'informer des essais nucléaires, d'évaluer leurs dégâts et répercussions sur l'environnement et l'homme ». « Les justifications avancées par la France coloniale sur les modalités de choix de sites de ces essais admettant que ces endroits ne manifestaient aucun signe de vie humaine, faunistique et floristique, est un grand mensonge », a-t-il martelé. « Les régions retenues au niveau de Reggane (Adrar) et In-Ikker (Tamanrasset) sont peuplées », a-t-il ajouté, arguant que la population de la région d'In-Ikker (180 km au nord de Tamanrasset) et ses cheptels ont été transférés vers le nord-est du site des essais, et d'autres populations ont été déplacées vers la région d'Assekrem. Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part des citoyens, victimes de ces essais nucléaires, des membres d'associations, d'une équipe de journalistes du journal égyptien El-Ahram, l'orateur a mis en exergue les effets nucléaires dévastateurs polluants et dangereux sur l'environnement, tout en signalant que les rayons radioactifs dangereux ont atteint des régions lointaines de l'Afrique et de l'Europe. Le secrétaire général de l'association Taourirt des victimes des essais nucléaires à Tamanrasset, Boubaker Ibbeh, a, de son côté, souligné que « les essais nucléaires français dans la région sont des crimes contre humanité et qu'il appartient de prendre en charge ses répercussions, notamment dans la commune d'In-M'guel, située à 50 km du site des essais, dont les lourdes répercussions y perdurent encore, comme les maladies cancéreuses et différentes infirmités. La journaliste Souhir Abdelhamid du quotidien égyptien El-Ahram a souligné que « les essais nucléaires français en Algérie sont un crime contre les Algériens », affirmant que le journal El-Ahram « s'emploie à informer et à mettre au jour la vérité de ces essais nucléaires ».