La présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, a estimé, hier dans un communiqué, que la nouvelle attitude du Maroc relative aux mesures prises vis-à-vis de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) constituait « un précédent très dangereux qui remet en question le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU dans le maintien de la paix et la sécurité dans le monde ». La Mission permanente du Maroc à l'ONU a remis jeudi dernier au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et à l'UA, une liste de 84 membres internationaux des effectifs civils de la Minurso qui doivent quitter le Maroc sous trois jours. « Mme Dlamini-Zuma a appris avec stupéfaction la décision de Rabat de réduire le personnel de la Minurso, y compris les éléments de l'UA », a indiqué l'organisation panafricaine. Mme Dlamini-Zuma a souligné que la décision marocaine allait « compliquer davantage l'impasse actuelle dans le processus de paix, raviver les tensions au Sahara occidental et menacer la sécurité régionale à un moment où la communauté internationale se mobilise pour trouver une solution au conflit (qui oppose le Maroc au Front Polisario, ndlr) ». « La présence et le fonctionnement de la Minurso au Sahara occidental sont conformes à la résolution du Conseil de sécurité 690 du 29 avril 1991 », a rappelé Mme Dlamini-Zuma, appelant ce dernier à « assumer pleinement sa responsabilité en la matière et demander au Maroc de revoir sa décision concernant le retrait du personnel de la Minurso ». Aussi, elle a prié, instamment, le Conseil de sécurité de « réaffirmer le mandat entier de la Minurso, y compris l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental », insistant sur la nécessité pour la communauté internationale dans son ensemble, de continuer à fournir un appui sans réserve aux efforts déployés par Ban Ki-moon, et son envoyé personnel, Christopher Ross, vers la concrétisation de la solution au conflit conformément à la légalité internationale.