Il a dirigé, mercredi dernier, aux côtés d'un autre maestro Abdelkader Bouazzara, le directeur de l'OSN, un concert de musique classique au théâtre Kateb-Yacine. Ce dernier fut intitulé « La symphonie des symphonies ». Pourquoi une symphonie des symphonies ? A notre interrogation sur cette désignation, Amine Kouider nous dira que « le but de ce concert est de faire aimer la musique classique à un public plus large. Même si je n'aime pas trop le mot vulgarisation mais disons que c'est pour justement populariser et initier les gens à cette symphonie ». « C'est aussi une manière pour nous de faire connaître par l'écoute au public le défilement d'une symphonie et comment elle a été écrite », nous a-t-il expliqué. « En fait, au lieu de jouer une seule et longue symphonie, nous avons décidé de jouer un spectre d'extraits, de mouvements de symphonies connues pour justement que les spectateurs s'invitent dans l'orchestre en se laissant emporter », a-t-il ajouté. Le public de Tizi Ouzou a été ravi et emporté par la belle orchestration de l'OSN qui a admirablement joué des extraits de des symphonies N°104 de Hayden, N°5 de Beethoven, N°9 de Dvorak, N°2 de Tchaïkovsky mais aussi le 3e mouvement de la Scheherazade de Rimsky Korsakov et le 2e mouvement de la symphonie fantastique de Berlioz. Le tout clôturé par des mouvements « airs de Kabylie » qui ont subjugué l'assistance en reprenant des morceaux arrangés par Sid-Ahmed Belli de chansons connues de Djamel Allam, Idir et le tube de Oukil Amarn Ch'mane di firn qui avaient emballé le public. Un public qui en est reparti ravi d'avoir passé un bel après-midi aux côtés de Son Excellence Dennis T Dlomo, l'ambassadeur d'Afrique du Sud en Algérie et de la directrice de la culture de la wilaya, Nabila Gouméziane qui ont longuement discuté de l'éventualité de voir des artistes sud-africains à Tizi Ouzou. D'ailleurs, l'hôte de la ville des Genêts a été impressionné par l'OSN qu'il a déjà vu se produire chez lui en Afrique du Sud et de la qualité du public kabyle. « Il est un mélomane et fin connaisseur de la musique », dira-t-il. Notons par ailleurs que le programme, pour une question de timing, a été amputé de deux extraits de la symphonie N°1 de Mozart et la N°4 de Mendelssohn. Ils furent justement remplacés par les airs de Kabylie. Interrogé, quant à une éventuelle tournée de l'OSN, Amine Kouider nous dira que l'orchestre anime une trentaine de spectacles annuellement. « Chaque mois, nous avons un programme qui nous permet de diversifier le contenu. Après cette symphonie des symphonies que nous venons de jouer à Tizi Ouzou puis à Alger au TNA, nous passerons à un autre programme. » Kouider se veut prévoyant : « Vous devez savoir que faire jouer la même chose à un orchestre durant un moment provoque une sorte de lassitude chez le musicien qui a besoin de jouer autre chose pour garder cette envie d'être là et à exécuter un autre programme, mais rien ne nous empêche aussi de reprendre un concert une autre fois. » Enfin, Amine Kouider nous apprendra que l'OSN joue annuellement 35 concerts dont 30 symphoniques et 5 éducatifs et se produit dans une douzaine de villes sans compter les événements exceptionnels pour lesquels il est invité ou encore les prestations à la radio ou à la télévision.