Cette saison, le constat est simple. Trois clubs espagnols sont présents en quarts de finale de la Ligue Europa. Outre l'affiche entre Bibao et Seville, Villarreal affronte le Sparta Prague, tandis que trois autres se disputent une place dans le dernier carré de la Ligue des champions, le Barça, le Real, et l'Atletico Madrid. Depuis la saison 2005-2006, soit dix titres possibles, les clubs espagnols ont remporté 6 éditions de la Ligue Europa (Séville quatre fois, Atletico Madrid deux fois). Sur la même période, Barcelone a remporté quatre Ligue des champions et Madrid une. L'année dernière, il n'était pas possible de trouver trace d'un club anglais en quarts de finale des compétitions européennes. Cette saison, seuls Liverpool en Ligue Europa et Manchester City en Ligue des champions représentent la Premier League au niveau européen. Pire, depuis 2005, seuls Manchester United (en 2008 avec Ferguson) et Chelsea (Ligue des champions en 2012, League Europa en 2013) ont réussi à remporter une compétition européenne. Il faut remonter à la saison 2008-2009 pour voir deux clubs anglais dans le dernier carré de la C1. Cette année, les seizièmes et huitièmes de finale des compétitions européennes ont permis de se rendre compte de la domination des clubs espagnols. Le championnat anglais semble en perte de vitesse et surtout en quête de locomotives quand l'Espagne possède deux clubs parmi les plus performants de la planète. Malgré des droits toujours en hausse, 7 milliards distribués par les diffuseurs pour la période 2016-2019, et un pouvoir d'achat quasi illimité sur la totalité des championnats, les clubs de Premier League semblent évoluer bien loin du niveau de leurs ambitions. Le Barça et le Real Madrid, les deux meilleurs clubs du monde Si le Real Madrid et Barcelone sont considérés comme les deux plus grands clubs, c'est avant tout grâce aux joueurs qui composent ces deux effectifs. Messi, Neymar, Suarez d'un côté et Bale, Benzema, Ronaldo de l'autre. Rien que pour les secteurs offensifs. L'image de ces deux institutions à l'étranger, ainsi que les efforts de la fédération espagnole, comme l'organisation d'une rencontre à midi pour la diffusion en prime time en Chine, ont fait du Championnat espagnol un premier choix pour les plus grands joueurs. Depuis le début de l'année une autre nouveauté permet à la Liga de se développer. Avec la mutualisation des droits de télévision dans le football espagnol, les clubs peuvent commencer à construire. Le Barça et le Real étaient déjà deux des clubs avec les plus gros revenus provenant des droits télé, environ 160 millions chacun rien que pour l'année 2014-2015, mais désormais le reste du Championnat espagnol pourra profiter de recettes plus importantes. Aujourd'hui, seuls le Bayern Munich et l'Atlético Madrid peuvent éventuellement contester la suprématie européenne du Barça et du Real Madrid. Grâce à ses résultats, le Bayern Munich s'est forgé une réputation qui en fait l'une des toutes meilleures équipes au monde (une victoire et deux finales en Ligue des champions depuis 2010) mais le faible intérêt de la Bundesliga à l'international ne joue pas en faveur du football allemand. Si l'Espagne trône en tête du classement UEFA, devant l'Allemagne et l'Angleterre, c'est avant tout grâce à la nette progression du niveau de la Liga espagnole. De son côté, la Premier League semble être le Championnat le plus homogène grâce à sa puissance financière qui permet aux clubs de bas de tableau de s'armer pour pouvoir lutter avec les gros. Certains diront même que le niveau de la Premier League est tellement élevé que les clubs ne parviennent pas à gérer les compétitions européennes. Mais l'exceptionnelle saison de Leicester et de Tottenham mettent en lumière les difficultés actuelles des locomotives légendaires. Le « Big Four » n'existe plus quand l'Espagne semble récolter les fruits d'un projet entamé plusieurs saisons auparavant. La formation prend une place importante dans le football espagnol. La Masia n'est plus à présenter et a notamment permis l'éclosion de la génération qui allait faire triompher la Roja nationale. L'Athletic Bilbao, qui ne compte que des joueurs basques, ou le FC Séville d'Unai Emery sont les exemples du renouveau du football espagnol. Des équipes comme le Celta Vigo ou le Rayo Vallecano, sans parler de l'Atlético, le nouveau monstre construit par Diego Simeone, participent également à la nouvelle attractivité de ce Championnat. Les deux géants ne sont pas seuls. Le FC Barcelone de Pep Guardiola (2008-2012) peut être considéré comme l'un des plus beaux bijoux des temps modernes. Un jeu inspiré d'autres équipes légendaires que tentera d'exporter Pep Guardiola, l'année prochaine, en Premier League.