Dans son intervention, le ministre a d'abord félicité le secrétaire général des Nations unies et la Confédération suisse pour cette initiative opportune et utile à cette action commune de lutte contre ce fléau et son expression criminelle, le terrorisme. Evoquant l'expérience algérienne en matière de lutte et de prévention contre l'extrémisme religieux, Abdelkader Messahel a expliqué que l'Algérie, qui a souffert durant toute une décennie des affres du terrorisme, mesure à sa juste valeur l'importance renouvelée qu'accorde aujourd'hui la communauté internationale à la lutte contre cette matrice du terrorisme que constitue l'extrémisme violent. Par la même occasion, il a évoqué la Constitution algérienne, révisée le 7 février dernier, soulignant dans son préambule que « le peuple entend garder l'Algérie à l'abri de la fitna, de la violence et de tout extrémisme, en cultivant ses propres valeurs spirituelles et civilisationnelles de dialogue, de conciliation et de fraternité dans le respect de la Constitution et des lois de la République ». En présence notamment du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, du chef du département fédéral des Affaires étrangères de la Confédération suisse, Didier Burkhalter, Messahel dira que c'est dans cet esprit et mu par ces valeurs que l'Algérie, sous l'impulsion du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis en œuvre, depuis plus d'une décennie, une stratégie de lutte contre l'extrémisme violent et de déradicalisation qui lui a permis de contrer efficacement le discours extrémiste et ses effets néfastes et de réduire sensiblement son impact sur la société et la jeunesse en particulier. « Le nombre fort réduit de combattants terroristes étrangers issus de l'Algérie est l'une des nombreuses retombées enregistrées », a souligné Abdelkader Messahel. Dans son intervention, il a indiqué que le plan d'action soumis par l'ONU représente un effort louable pour mieux comprendre, cerner et combattre l'extrémisme violent et offre à cette fin aux membres de l'organisation et à la communauté internationale en général des axes de travail et d'action aux plans local, national, régional et international qui nécessitent, cependant, d'être examinés de façon plus approfondie. Pour Messahel, ce plan donnera, à l'occasion de la célébration au mois de juin prochain du dixième anniversaire de l'adoption de la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme, une nouvelle perspective ainsi qu'un nouvel élan à l'engagement de la communauté internationale dans la lutte contre ce fléau. « Il s'agira d'investir davantage dans la prévention que dans la répression, dans la culture de la tolérance et du dialogue que dans celle de la militarisation et de l'action armée, dans la primauté de la justice sociale et économique et de l'Etat de droit que dans la division et la confrontation au sein et entre les pays », a souligné Abdelkader Messahel. Le ministre dira qu'il s'agirait, en fait, d'aller aux racines du mal, de rétablir et de faire prévaloir durablement les grandes valeurs universelles que l'humanité entière a en partage et qu'elle a consacrées dans la charte des Nations unies et dans l'impressionnant arsenal normatif mis en place ces dernières décennies. « Il s'agirait tout autant de travailler ensemble au rejet des extrémismes quelles que soient leurs formes d'expression, l'histoire nous montre qu'elles ont été nombreuses, y compris aujourd'hui l'islamophobie et la xénophobie, que le plan qui nous est soumis gagnerait à inclure, tout autant d'ailleurs qu'une définition plus complète et plus précise de l'extrémisme violent afin que les efforts à fournir sur le long terme à cette fin ne soient davantage influencés par la seule conjoncture actuelle dominée par la lutte contre le terrorisme », a-t-il indiqué. Avant de conclure son discours, Messahel n'a pas omis d'évoquer la conférence internationale sur la lutte contre l'extrémisme violent et les politiques de déradicalisation qu'a organisées l'Algérie au mois de juillet 2015 pour dire que cette conférence a abouti à l'adoption d'un ensemble de conclusions opérationnelles, consigné dans un recueil que l'Algérie a officiellement remis à la Direction exécutive du contreterrorisme des Nations unies pour diffusion aux Etats membres. « Nous donnons un large aperçu de l'expérience algérienne en matière de déradicalisation, expérience que nous mettons ainsi à la disposition de la communauté internationale, partant de la conviction que notre sécurité est une et indivisible », a conclu Abdelkader Messahel.