L'Algérie qui a pris part au sommet mondial sur la lutte contre l'extrémisme violent, organisé à New York, a partagé à cette occasion son expérience en matière de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme. L'Algérie qui célèbre ce 29 septembre le dixième anniversaire de l'adoption de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale participe "activement" à ce sommet et saisira cette tribune internationale pour faire connaître les grandes avancées réalisées par le pays en termes de paix, de stabilité, de développement et de cohésion nationale grâce à la politique de réconciliation nationale prônée et mise en œuvre par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le partage de cette expérience est aussi et surtout motivé par le souci de contribuer au renforcement de la lutte internationale contre "un fléau criminel et barbare qui ne connaît pas de frontières, ne reconnaît pas la valeur de la vie humaine et représente une menace renouvelée pour tous les pays et tous les peuples". L'Algérie, représentée à ce sommet par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, remettra officiellement aux Nations unies, un recueil offrant une perspective des grandes mesures constitutionnelles politiques, sécuritaires, économiques, sociales et culturelles prises en matière de lutte contre l'extrémisme violent et de déradicalisation. Ce recueil d'une trentaine de pages offre en somme un large panorama de la dense et riche expérience chèrement acquise par l'Algérie dans sa lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme. Le recueil explique que la démocratie est un "choix stratégique" de l'Algérie moderne en ce qu'elle représente l'un des meilleurs instruments de modernisation du pays, mais aussi de lutte contre le terrorisme et ses matrices idéologiques. Consolidation de l'Etat de droit et reformes multisectorielles Il en est de même de la consolidation de l'Etat de droit, de la construction d'un Etat fort et capable, de la modernisation du service public, de l'approfondissement permanent des reformes multisectorielles, de la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales ainsi que de la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes. Les approches économiques et sociales intègrent elles aussi la lutte contre l'extrémisme violent, le terrorisme et la prévention de la violence extrémiste et en font des éléments importants dans la politique de développement du gouvernement algérien. La justice est aussi partie prenante de cet effort national à travers sa modernisation et la consolidation constante de son indépendance et tout autant par la mise en œuvre de programmes spéciaux ciblant la réhabilitation et la réintégration dans la société des citoyens qui se sont engagées dans des actions liées au terrorisme et l'extrémisme violent. L'Algérie a ainsi maintenu le moratoire sur la suspension de l'exécution de la peine de mort décidé en 1993. Au plan religieux, le document indique que l'Algérie a mené une action en profondeur axée sur "la protection de notre référent religieux des idées véhiculées par l'extrémisme violent". Il souligne que cette action s'est concentrée sur la formation des imams et des "mourchidates", la multiplication des instituts spécialisés dans la formation religieuse, la propagation des vraies valeurs de l'Islam, la réappropriation par les mosquées de leur véritable rôle cultuel, culturel, éducateur et social, la réorganisation de l'institution de la FETWA ainsi que la création d'un Observatoire national de lutte contre l'extrémisme religieux et d'une Académie des sciences du Fiqh. Il rappelle aussi que l'Algérie forme des Imams appelés à exercer au milieu de la communauté musulmane établie à l'étranger, dans le cadre d'accords bilatéraux et qu'elle a lancé, avec les pays du Sahel, la Ligue des Imams du Sahel. Les mesures prises en direction des familles, de la société civile, des zaouias, de la gestion de la zakat et des biens waqf, des écoles coraniques ainsi que dans le cadre d'un meilleur contrôle de la circulation des livres religieux, et ce au titre de la lutte contre l'extrémisme violent, sont également décrites dans ce recueil. La communication est aussi l'un terrain que l'Etat algérien a pleinement investi dans sa lutte contre l'extrémisme violent. Les mesures prises sont nombreuses et variées, couvrant notamment la refonte du cadre législatif et réglementaire en vue de conforter le pluralisme politique, la liberté d'expression et l'ouverture du champ médiatique, le développement de contenus médiatiques délégitimant et dévalorisant le discours d'extrémisme. L'éducation nationale a été aussi revue à travers une nouvelle loi de réorientation (n°08-04 du 23 Janvier 2008) dans le but de protéger l'institution scolaire de toute influence ou manipulation à caractère idéologique, politique ou partisane.