Pour beaucoup, Tounes, qui a envahi l'espace scénique dès la levée de rideau, doit une bonne partie de son succès à son tempérament et à sa sensibilité de femme. Chose qu'elle transpose, consciemment ou inconsciemment, dans les personnages qu'elle interprète. Cette fois-ci, elle campe le rôle de Warda dans un show qu'elle a présenté dernièrement à la salle El Mouggar, à l'initiative de l'ONCI, (Office national de la culture et de l'information) La femme, toujours la femme, centre de tout l'univers, incarnation de tous les maux, de toutes les extases, affaiblie, fragilisée mais, pourtant, qui sait consoler, même si elle est aussi connue pour tourmenter. Ce cocktail puisé d'anciennes et de nouvelles productions du one man show, expose des thèmes toujours d'actualité et dépeint tous les états d'âme de l'artiste ou encore du citoyen. Cette prestation jouée pendant plus d'une heure dans une salle qui a affiché presque complet a montré les capacités d'une comédienne pleine d'énergie débordante sur les planches, d'un côté, et la réceptivité d'une pléiade de spectateurs connaisseurs qui ont retrouvé le rire et le sourire le temps d'une programmation. « J'ai trouvé un public extraordinaire, très réceptif, aimant le show et l'harmonie des mots », a indiqué Aït Ali Tounes au terme de son spectacle. En somme, Tounes, unique personnage de cette belle œuvre originale s'est basée essentiellement sur le texte, la langue et la trame. Passionnée de théâtre et de cinéma depuis sa plus tendre enfance, Tounes a réussi, au fil du temps, à se frayer un chemin dans l'univers artistique grâce à sa dévotion et sa rage de partager les émotions. Après une formation au cours de laquelle elle côtoya les plus grands maîtres de théâtre et de cinéma, elle prendra à son tour le relais dans la formation avant d'être versée dans la production. A ce chapitre, elle nous fera savoir en marge de cette représentation qu'elle a été élue meilleure comédienne à Skikda en 1994, meilleure comédienne à Koléa (1997), prix d'encouragement à Alger (2003), prix de la meilleure comédienne (film cinéma) à Montpellier (2004), prix de la meilleure comédienne au festival de théâtre professionnel de Média (2007), prix d'encouragement à Besançon (film cinéma) dans la maison jeune (2007). Cette création a été chaleureusement accueillie par le public présent. Chaque tirade de cette comédienne donnait une opportunité de réflexion et de méditation sur les réalités de la société de notre époque. La seule constante semble être cette plongée dans les fins fonds de l'humain avec toutes ses faiblesses, dans une société emplie de diversité et dont la singularité demeure cette recherche de soi en l'autre.