La guerre de libération nationale et tout ce qui gravite autour, en engagement du peuple, son endurance, ses sacrifices et tous ceux qui ont voulu profiter de cette guerre après l'indépendance est ce thème abordé dans la pièce «Cherif, awlid chorfa» du metteur en scène Nabil Bensekka de l'association des arts et du ballet de Batna, représentée samedi dernier à la salle El Mouggar, à l'initiative de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI). Cette pièce de théâtre réalisée en partenariat avec un groupe de comédiens de Sétif, sur un fond tantôt burlesque tantôt tragique. Cette production théâtrale est une adaptation d'un auteur turc, Aziz Nassin. En une heure et dix minutes, cette comédie traite de l'opportunisme. Un dispositif scénique fait office d'un décor élémentaire. Trois comédiens campent différents personnages, El Djemaï dans son rôle de maire, Sebti interprète le personnage d'un commissaire et Cherif celui de l'enfant prodigue. En plusieurs actes et sans écorner la trame de l'auteur, le metteur en scène apporte sa propre touche en tissant une chronique bavarde, dont la substance, comme dans le texte original, qui se veut un coup de «gueule » contre le bien et le mal, le réel et l'irréel. Autant El Djemaï campe un personnage déloyal dans ses relations avec autrui, autant le personnage de Sebti est versatile et changeant, mais en fin de compte les deux individus synchronisent. La trame de la pièce gravite autour de la déperdition des valeurs humaines, de la cupidité et de l'opportunisme. Pour sa part, le metteur en scène tient à préciser que la pièce est un travail de recherche. Les performances des comédiens reposent sur la volonté de présenter un spectacle sous une forme accessible à toutes les sensibilités. Ce genre de théâtre lie passion et réalité, reflet d'une génération à une autre pour dire et entretenir des événements qui se sont succédé à travers le temps et l'espace. Selon le metteur en scène de cette pièce, le titre est tiré d'un adage populaire. A ce sujet, il ajoute : «Actuellement, nous vivons une étape des plus périlleuse et abominable du fait que certains individus procèdent à des pratiques immorales pour atteindre leurs ambitions». Nabil Bensekka a mis en scène un bon nombre de pièces de théâtre, en l'occurrence «Le village endetté », «Les immigrés», «Setifis». Aujourd'hui, il projette de réaliser deux pièces destinées aux enfants et une autre aux adultes dans «Le maestro ».