Il dira que la présomption d'innocence est l'un des fondements de l'Etat de droit qui ne doit pas être transgressée, appelant à éviter de porter des jugements sur des personnes dont les dossiers sont devant la justice dont l'autorité doit être respectée. Il fera savoir que des affaires sont actuellement traitées au niveau de la justice et d'autres le seront prochainement. Le ministre a invité les partis politiques, les organisations et les citoyens à consulter des avocats avant de formuler des critiques. Il a ajouté qu'il existe au moins 40.000 avocats en Algérie qu'il est loisible pour toutes les parties de consulter. Par ailleurs, évoquant la violence à l'encontre des enfants, notamment le phénomène des kidnappings, Tayeb Louh a tenu à faire la part des choses, en mettant l'accent sur la nécessité de faire la différence entre les kidnappings et les cas de disparition. Le nombre de kidnappings enregistrés l'année dernière est de 15, a-t-il fait savoir. Il a rejeté en bloc le chiffre avancé par le sénateur, communiqué par certaines organisations qui fait part de 200 cas. « Ce chiffre est erroné. Vous êtes dans le faux », a-t-il lancé. Louh a reconnu que ce phénomène est source d'inquiétude et porte atteinte à la société et menace l'enfance. Il a rappelé que l'Etat algérien n'a jamais cessé de lutter contre le kidnapping et a mis en place tous les moyens possibles, notamment des textes de loi avec des sanctions allant jusqu'à 20 ans d'emprisonnement. Le ministre a indiqué, également, qu'un plan de lutte a été mis en œuvre qui consiste à intervenir rapidement sans devoir attendre 48 heures. Ce plan repose sur un partage d'informations à travers les 48 wilayas du pays et une collaboration parfaite entre tous les intervenants, entre autres, la justice et les services de sécurité. En marge de son intervention au Conseil de la nation, le ministre s'est exprimé ou presque sur plusieurs questions d'actualité. Au sujet du rachat du groupe El Khabar par l'industriel Issad Rebrab, Louh n'a pas voulu répondre. « Je n'ai pas de commentaire à faire », a-t-il dit. Sur la question de savoir si réellement il existe un dossier au niveau de la justice concernant l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khalil, Louh a souligné que « plusieurs dossiers se trouvent au niveau de la justice ». Concernant l'évasion d'un détenu de la prison d'El Harrach, le ministre a fait savoir qu'une enquête est ouverte. Au sujet des critiques du rapport américain sur les droits de l'homme en Algérie, le membre du gouvernement a répliqué que l'Algérie a engagé une réforme profonde de la justice qui vise à consolider et à renforcer le pouvoir judiciaire. Il est question, également, de revoir la formation des magistrats. Dans ce sillage, il a fait savoir qu'un nouveau décret a été adopté par le gouvernement la semaine dernière relatif à la réforme du système de formation à l'Ecole supérieure de la magistrature (ESM). La nouveauté sera la durée de la formation qui passera à quatre ans au lieu de trois actuellement. Un concours d'admission sera organisé prochainement qui sera ouvert aux candidats titulaires d'une licence en droit. Le ministre a affirmé qu'après l'introduction d'un amendement au code de procédure pénale, la justice algérienne peut désormais suivre et ouvrir une procédure judiciaire contre les étrangers auteurs de crimes contre les Algériens ou des représentations diplomatiques algériennes à l'étranger. Il a fait savoir que l'ancien code ne le permettait pas à cause d'un vide juridique.