Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs (MARW) a l'intention d'inciter les hommes d'affaires et les dirigeants des entreprises à accomplir la zakat grâce au fonds créé depuis huit ans à cette fin. «Au cours de l'année précédente, nous n'avons collecté que 90 milliards de centimes. C'est une somme minime par rapport au nombre de riches en Algérie et le degré de leurs richesses», a souligné le conseiller en communication au MARW, M. Adda Fellahi, lors d'un débat animé au forum d'Echaab. Il a salué le Président Bouteflika qui institué le fonds de la zakat. Une initiative que M. Adda espère être un chemin à suivre pour les hauts responsables et hommes d'affaires algériens. «Malheureusement, les crédits «hassen» ne dépassent pas actuellement les 50 millions de centimes par personne alors qu'un crédit digne de ce nom ne doit pas être inférieur à 100 millions de centimes. Résultat : beaucoup de jeunes promoteurs ont échoué dans leurs projets», a-t-il regretté. Il a annoncé qu'une conférence nationale sur la zakat sera organisée cette année. Elle sera suivie par un colloque international sur le sujet. Pour sa part, l'économiste Bachir Msitfi a regretté que le fonds de la zakat n'ait pas pris l'itinéraire qu'on lui a tracé en 1991. «Les experts voulaient qu'il soit adopté en tant qu'instrument de l'Etat. Néanmoins, après le gel durant la décennie noire, le projet a été adopté par le ministère des Affaires religieuses. C'est une démarche que nous saluons. Mais elle ne répond tout de même pas aux critères », a-t-il dit. « C'est un vrai fonds qu'il nous faut pour régler le problème du chômage et tous les malaises économiques de notre société », a-t-il expliqué. Cet expert a affirmé que c'est l'heure de rationaliser cette idée. Dans son exposé, il a également recommandé que l'Etat adopte la « zakat du rikaz » sur les biens rentiers. « Elle est de 20%. Si on l'applique sur les recettes du pétrole, chaque citoyen obtiendra 1000 dollars mensuellement. Il n'y aura plus de pauvres gens en Algérie», a-t-il souhaité. Le Dr Msitfi a expliqué que «pour une économie équilibrée, il faut savoir partager les richesses».