Le nouveau ministre des Finances, Hadji Babaammi, a pris, hier, ses fonctions à la tête de ce département ministériel en remplacement de Abderrahmane Benkhalfa, au lendemain du remaniement ministériel partiel opéré par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, Babaammi, qui était ministre délégué au Budget et de la prospective depuis mai 2014, a salué les efforts consentis par son prédécesseur en relevant qu'« un travail très important a été accompli, depuis une année, avec Benkhalfa qui a apporté sa touche personnelle à la modernisation du secteur des finances ». Par ailleurs, il a avancé que le ministère des Finances est appelé à jouer un rôle primordial dans le nouveau modèle de croissance économique avalisé lors de la réunion de la tripartite tenue il y a une semaine. « Nous allons jouer un rôle moteur dans ce modèle durant les trois prochaines années, en termes de consolidation budgétaire notamment et ce, pour que notre pays arrive à devenir une économie émergente à l'horizon 2030 », a-t-il affirmé en présence des directeurs centraux de son ministère et de PDG de banques et de compagnies d'assurance. Selon le grand argentier du pays, le nouveau modèle économique engagé par le gouvernement permettra un passage du financement budgétaire au financement tiré du marché. Pour réaliser cet objectif, il a appelé le secteur bancaire à jouer un rôle « primordial » au profit de l'entreprise. C'est ainsi, a-t-il poursuivi, que la Banque d'Algérie « a commencé à étudier les possibilités de doter le secteur bancaire des financements nécessaires dont le renforcement des fonds propres des banques ». Babaammi s'est engagé à poursuivre les réformes au niveau des directions générales, respectivement, du Budget, des Impôts et des Douanes et surtout celle des Domaines laquelle accuse, a-t-il admis, un « retard très important ». Il a aussi salué la désignation d'un ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, en la personne de Mouatassem Boudiaf. Il a alors considéré que la création d'un tel portefeuille constituait « un message très fort du président de la République pour relancer ce secteur qui a cumulé beaucoup de retard ». De son côté, Benkhalfa a estimé qu'il quittait le gouvernement avec « l'esprit du travail accompli ». « Je pense que j'ai apporté une valeur ajoutée au secteur, que ce soit en matière de politique financière, de consolidation budgétaire ainsi qu'en matière de mobilisation des ressources par tous les moyens. J'ai aussi accompli mon devoir de vérité en fournissant, en continu, des indications sur la situation financière du pays et en appelant tout le temps à la vigilance », a-t-il ajouté.Né en 1944 à Béni-Isguen (Ghardaïa), Babaammi, marié et père de quatre enfants, est titulaire d'un diplôme d'ingénieur économiste de l'Ecole nationale polytechnique. D'un parcours professionnel riche, il a démarré sa carrière professionnelle en 1969 comme ingénieur à l'ex-Sonacome où il avait occupé plusieurs postes de responsabilité jusqu'à 1981. Par la suite, il a dirigé des entreprises relevant des secteurs industriel et des services et a également occupé des postes de haut cadre dans plusieurs ministères. Il a aussi exercé, entre autres activités dans le secteur financier national et régional, comme directeur central à la Banque d'Algérie, directeur général du Trésor, administrateur à la Banque africaine de développement, président du conseil d'administration de la Banque de coopération du Maghreb arabe et membre du conseil d'administration du Fonds de l'Opep pour le développement international.