Il n'aura finalement duré qu'une année à la tête d'un ministère en prise directe avec la crise qui frappe le pays. Abderrahmane Benkhalfa, ministre des Finances, a été limogé. Il est replacé par M. Hadji Baba Ammi qui occupait la fonction de ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget et de la Prospective. Hadji Baba Ammi connaît très bien la maison. Cet ingénieur économiste diplômé de l'Ecole nationale polytechnique a été, successivement, directeur de la planification, du développement industriel et des services au ministère de la Planification de 1984 à1988, directeur des études et de la prévision au ministère des Finances de 1989 à 1990, directeur central à la Banque d'Algérie de 1991à 1992, directeur général des études de la prévision au ministère des Finances de 1995 à 2005 et directeur général du Trésor de 2005 à 2013. M. Benkhalfa a été très critiqué ces derniers jours par le FLN. Le secrétaire général du FLN avait surpris plus d'un par ses critiques virulentes contre M. Benkhalfa, qu'il a qualifié d'"incompétent", lors de son passage au forum de la Radio nationale Chaîne I. "Le ministère des Finances est devenu une plateforme où l'on fait des photocopies", avait-il asséné. Abderrahmane Benkhalfa n'est resté finalement qu'une année à la tête du ministère des Finances. Il semble avoir été sanctionné pour son inertie face à la crise "sévère" engendrée par la baisse des cours du brut. Nommé pour redresser les finances du pays, M. Benkhalfa a échoué dans sa mission. Le gouvernement mise sur le développement du marché financier, l'amélioration des recouvrements fiscaux et la bancarisation des capitaux informels pour diversifier le financement de l'économie, avait-il déclaré quelques mois après son installation. Lancé en août 2015, le programme de mise en conformité fiscale est un fiasco. Supposé collecter l'argent thésaurisé et les fonds informels pour les réinjecter dans les circuits officiels et financer les grands projets d'infrastructure, l'emprunt national pour la croissance économique n'attire pas les barons de l'informel. Ce sont surtout les clients qui ont des comptes bancaires qui ont souscrit à l'emprunt. La réforme bancaire et la modernisation des moyens de paiement patinent. Sur ce dernier point, il faut relever la création d'un poste de ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, confié à Mouatassem Boudiaf, qui occupait le poste de directeur du Groupement d'intérêt économique de monétique (GIE Monétique), organe créé par les Banques pour assurer la diffusion, la promotion, la représentation, ainsi que la normalisation du système monétique. M. R.