Lors d'une rencontre regroupant près de 500 chefs d'entreprise et managers, principalement du secteur public, organisée mardi dernier au soir, à Alger, le FCE s'est félicité de ce résultat que le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a qualifié « d'exceptionnel » et de « surprenant ». « Je suis surpris par ce montant », a-t-il dit, tout en précisant que ce résultat est le fruit de l'effort du FCE, fourni auprès des entreprises nationales. Il fera savoir que sa présence, lors de cette rencontre, est au titre d'invité. Malgré l'insistance des journalistes, le grand argentier du pays a refusé de dévoiler le montant collecté depuis le lancement de l'emprunt obligataire en avril dernier. Il s'est contenté de dire que la somme sera communiquée au moment opportun, ajoutant que « vous serez surpris des résultats. » Il a indiqué que l'opération se poursuivra jusqu'au mois d'octobre et que les banques sont mobilisées pour la réussite de cette action visant la mobilisation et la rentabilité des épargnes pour la relance de l'économie nationale et sa diversification. Pour sa part, le président de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Boualem Djabar, a affirmé que l'opération de l'emprunt obligataire est « une réussite ». La communauté bancaire mobilisée « La communauté bancaire s'est mobilisée pour la souscription, la sensibilisation et l'information, ainsi que pour la collecte. C'est une opération qui a connu beaucoup d'engouement », a-t-il dit. Intervenant dans le panel axé sur l'atout confiance et développement, Djabar a souligné que l'emprunt obligataire a un rendement à double sens, dans la mesure où il contribue au financement des investissements et à la croissance économique, mais aussi au renforcement de l'outil productif. Il va sans dire que toutes les banques publiques et privées participent à cette rencontre du FCE pour faciliter la souscription. Pour la BNA et la BEA, 80% des objectifs tracés sont d'ores et déjà atteints. Pour ce qui est de la BDL, son directeur, Mohamed Krim, a fait savoir qu'elle « n'est pas loin de son objectif », informant que les travailleurs de cette banque ont contribué à cette opération à hauteur de 40 millions de dinars. La banque privée BNP Paribas, qui a déjà relevé un emprunt de un milliard de dinars, s'est engagée, lors de la cérémonie du FCE, à rajouter la même somme déjà souscrite, soit au total, deux milliards de dinars. Il s'agit, selon son premier responsable, « de doper la croissance et de financer l'investissement ». Un devoir national pour le patronat Le président du FCE, Ali Haddad, joue sur du velours. Les résultats obtenus renseignent, a-t-il dit, sur l'implication et la prise de conscience de la corporation entrepreneuriale sur l'intérêt que revêt une telle opération, pour une économie compétitive et prospère. Il s'agit de l'avenir du pays et surtout des futures générations, a-t-il enchaîné,. Il a fait savoir que la souscription relevée par le FCE a largement dépassé les 10 milliards de dinars. « Dans les jours à venir, le montant exact sera connu après l'analyse des engagements de souscription collectés lors de cette soirée », a-t-il précisé. Sur la lancée, il a informé que le Groupe ETRHB a, quant à lui, relevé un emprunt de 4 milliards de dinars. Avant de conclure, Ali Haddad a rappelé que « le FCE avait déjà proposé, en juillet 2015, de lancer un emprunt obligataire national pour assurer un financement alternatif au Trésor, à l'économie nationale, dans un contexte de chute des prix du pétrole. » Les managers ont, en effet, répondu massivement à l'appel du FCE, plutôt « au devoir national », comme l'a souligné l'un d'entre eux. Le secteur public a été fortement représenté. Le président de l'Union nationale des entreprises publiques (UNEP), Lakhdar Rekhroukh, a mis l'accent sur le rôle important des entreprises et de leur implication dans la création de richesse et d'emploi. « L'entreprise, a-t-il dit, est placée au cœur des stratégies de développement. » Le secteur privé s'implique également pleinement dans cette opération. Par ailleurs, Alliance Assurance, Mobilis, Cosider, Ooredoo ont, chacun de son côté, engagé une promesse de souscription de un milliard de dinars. L'opérateur Djezzy, a, de son côté, engagé une souscription de deux milliards de dinars. Son président exécutif, Vincenzo Nesci, a fait observer que « cette mobilisation dénote de l'existence d'une classe d'entrepreneurs qui a un potentiel important pour réaliser encore plus », avant de conclure en disant que Dejzzy constitue un exemple « réussi » de la règle 51/49. Notons que le FCE a, lors de cette occasion qui se veut être un « coup de pouce » à l'emprunt obligataire, le FCE a mis à la disposition des chefs d'entreprise une boîte blanche pour déposer leurs promesses de souscription.
Une action sociétale pour l'Ugta Pour le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, cette démarche, avant qu'elle soit d'ordre économique et financier, constitue d'abord une « action sociétale ». Fidèle à ses principes, Sidi Saïd a mis l'accent sur l'intérêt d'agir de manière collégiale aux côtés des chefs d'entreprise, pour « cimenter cette volonté de relance de l'économie nationale » en « toute confiance » et loin de tout « esprit pessimiste ».