Des combattants du groupe terroriste Daech ont attaqué, dans la nuit de jeudi à vendredi, un mausolée chiite au nord de la capitale irakienne Baghdad, faisant 30 morts, ont indiqué les forces de sécurité. Selon cette source, des assaillants ont d'abord bombardé au mortier le mausolée Sayed-Mohamed, situé à Balad, à environ 80 km au nord de la ville, puis des kamikazes se sont fait exploser sur un marché à proximité. Après les tirs de mortiers, deux kamikazes ont pénétré dans le mausolée, y ont ouvert le feu, puis se sont fait exploser sur un marché à proximité, a précisé un porte-parole du commandement des opérations conjointes dans un communiqué. Un troisième kamikaze a été tué et sa ceinture explosive désamorcée, a précisé ce porte-parole, attribuant cette attaque à Daech. Le groupe terroriste avait plus tôt cette semaine revendiqué un attentat-suicide commis dimanche dernier dans un quartier commerçant de Baghdad. Selon le dernier bilan des autorités jeudi, au moins 292 personnes ont été tuées et quelque 200 blessées dans cette attaque qui a suscité la fureur des Irakiens. L'explosion s'est produite au moment où les Irakiens faisaient leurs courses avant l'Aïd El Fitr. La déflagration elle-même a tué un nombre limité de personnes, mais les flammes se sont propagées et ont piégé les personnes qui se trouvaient dans les échoppes du quartier. L'attaque a suscité la colère de nombreux Irakiens face à l'incapacité du gouvernement à protéger les populations civiles et à mettre en œuvre des mesures de sécurité efficaces. Nombre d'entre eux se sont de nouveau rassemblés jeudi sur le lieu du drame, certains une bougie à la main, d'autres avec des banderoles énumérant les noms des victimes. Le Premier ministre, Haider al-Abadi, a limogé, hier, les principaux chefs de la sécurité à Baghdad. Il a donné « l'ordre de relever de leurs fonctions le commandant des opérations ainsi que les responsables de la sécurité et des renseignements », selon un communiqué de son bureau. Deux jours après l'attentat de dimanche dernier, l'un des plus sanglants de l'histoire récente du pays, le ministre de l'Intérieur, Mohammed Al-Ghabbane, avait présenté sa démission en reconnaissant des failles dans les mesures de sécurité et en soulignant que les points de contrôle disséminés à travers la capitale étaient « absolument inutiles ». Selon lui, le véhicule piégé venait de la province de Diyala, au nord de la capitale, ce qui signifie qu'il est parvenu à franchir sans encombre les checkpoints de sécurité lors de son trajet. Daech s'est emparé en 2014 de larges pans du territoire irakien mais a depuis perdu du terrain au profit des forces gouvernementales, soutenues par les frappes de la coalition internationale sous commandement américain. Malgré ses revers, le groupe terroriste a continué à commettre des attentats sanglants visant notamment la communauté chiite, majoritaire en Irak, qu'il considère comme hérétique. Au moins 16 personnes ont été tuées le mois dernier à Balad dans des attaques revendiquées par ce groupe terroriste ayant visé un café puis les forces de sécurité.