Contraint d'écourter son séjour à Varsovie où se tient, depuis vendredi dernier, le sommet de l'Otan, le président américain, Barack Obama, sera aujourd'hui à Washington. Il se rendra ensuite à Dallas, où cinq policiers ont été abattus par un tireur qui, de l'avis de la police américaine, voulait venger les abus des forces de l'ordre contre les Noirs. Le président américain évoquera, sans aucun doute, la question de la circulation des armes aux Etats-Unis, qu'il a régulièrement soulevée mais sans pouvoir agir, faute d'appui parlementaire. Il sera également question, selon la Maison Blanche, de mesures politiques pour tenter de colmater les brèches et freiner les disparités raciales persistantes dans le système pénal américain. C'est le deuxième déplacement du genre que le président américain aura à effectuer après s'être déplacé, le mois dernier, à Orlando, théâtre d'une autre fusillade qui a fait 49 morts, tous des civils. Parviendra-t-il à panser les blessures autour du problème de discrimination raciale qui ne cesse de déchirer le pays ? Preuve en est l'assassinat, la semaine dernière, de deux Afro-Américains par des policiers. Pour rappel, des milliers de personnes ont manifesté, vendredi dernier, pacifiquement dans plusieurs villes américaines, dont Atlanta (Géorgie), Houston (Texas), San Francisco (Californie) et devant la Maison Blanche à Washington. Une manifestation pacifique qui tourne au carnage : cinq policiers tués et neuf autres blessés dont sept agents des forces de l'ordre. Le suspect a été identifié par la police comme Micah Johnson, un ancien soldat noir de 25 ans. Avant d'être tué par une unité d'élite au terme d'une longue confrontation avec la police, Micah Johnson a expliqué qu'il voulait « tuer des Blancs, en particulier des policiers blancs ». Et ce, en guise de réponse à la mort des deux Afro-Américains qui n'a pas manqué de susciter l'indignation de la population et provoquer une vague de manifestations pacifiques à travers tout le pays. La Maison Blanche a exclu publiquement tout lien avec une organisation terroriste. Selon le ministre américain de la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, Micah Johnson semble avoir agi seul. Tout en condamnant le meurtre de cinq officiers de police à Dallas, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a réclamé une enquête « impartiale » sur la mort de deux Noirs tués récemment par la police aux Etats-Unis. Il a estimé que la mort de deux Noirs tués par la police, en Louisiane, mardi dernier, et dans le Minnesota mercredi, « doit faire l'objet d'une enquête approfondie et impartiale ». Pour les responsables onusiens, « ces incidents mettent l'accent une fois de plus sur la nécessité de traiter de manière complète la discrimination, y compris les disparités raciales dans l'application de la loi ».