La sélection olympique qui a décroché sa qualification aux JO-2016, après 36 ans de disette, a fait, selon le formateur et président du club Mostaqbal Achbal Sahel Hammamet, Abdelkrim Korichi, une participation honorable malgré son élimination dès le premier tour. « Quand on récapitule le parcours, on voit que l'équipe a manqué d'expérience et de concrétisation devant les bois adverses. Durant la première sortie face au Honduras, la défaite a eu lieu en première période. Nos joueurs ont eu du mal à s'exprimer devant des Honduriens loin d'être coriaces. La réaction en seconde période a été tardive. Face à l'Argentine, je pense que l'équipe a été mieux en place. Hélas, il nous a manqué ce sang-froid pour inscrire le but de la victoire. Le 3e match face au Portugal, nos joueurs ont joué l'esprit libéré, eux qui n'avaient rien à perdre après avoir été éliminés », explique-t-il. Cette seconde participation de notre football durant les Olympiades a été entachée par la prestation du gardien Farid Chaâl. Ce dernier a été selon beaucoup le premier responsable de la défaite interdite durant le premier match. Le fait que le remplaçant de Salhi justifie ses deux bourdes fatales face au Honduras par le manque de préparation est inconcevable, selon notre interlocuteur. « Quand on figure parmi les trois gardiens durant des JO, il faut se préparer à jouer à n'importe quel moment. Au niveau d'une sélection ou d'un club, il y a une préparation psychologique individuelle et collective. Si Chaâl remet en cause la préparation, donc il pointe du doigt l'entraîneur des gardiens de but. Quand on analyse sa 2e erreur face au Honduras, on voit qu'il voulait anticiper la relance bien avant qu'il ne capte le ballon. C'est une erreur de débutant. Je lui conseille de remettre les pieds sur terre. C'est un jeune gardien d'avenir qui a des qualités », pense-t-il. Le football pratiqué par le onze national olympique a été caractérisé par une certaine anarchie et un excès d'individualisme chez certains attaquants, comme Bounedjah. D'ailleurs, les qualités intrinsèques de la majorité des joueurs algériens souffraient d'un manque de discipline tactique sur le terrain. Une telle situation est due essentiellement, selon Korichi, à plusieurs paramètres. « Chez certains joueurs, il y a un problème de mauvaise formation de base. A cet aspect s'ajoute la culture tactique qui est quasi inexistante chez des espoirs choisis pour représenter l'Algérie dans la plus grande compétition planétaire. Il faut penser à l'avenir à un recyclage de nos joueurs pour leur éviter l'errance sur le terrain », souligne-t-il. Le fossé entre le niveau olympique et celui de notre équipe nationale n'est pas grand, vu les résultats enregistrés et la possibilité qu'ont eu les poulains de Schürmann de passer au second tour. « Le facteur expérience a pesé lourd dans la balance. La plupart des sélections ont eu des joueurs qui ont pris part à des championnats du monde des U17 et U20. J'espère qu'à l'avenir, notre football pourra décrocher des qualifications à des compétitions mondiales dès les catégories inférieures. Cela va donner l'opportunité à nos jeunots de se frotter aux grandes nations du football », ajoute-t-il. « 70% des U17 peuvent servir de noyau des prochains U23 » La préparation des prochains JO-2020 a déjà commencé pour les autres nations. Pour assurer une seconde qualification d'affilée aux Olympiades, Korichi a souhaité que le travail reprenne dès maintenant. « Les JO sont une manifestation qui ne se prépare pas une année ou six mois à l'avance. Il faut appliquer un programme sur un cycle olympique, au minimum. Les grandes écoles de football dans le monde travaillent parfois sur deux cycles olympiques. Cela va donner ses fruits avec la constitution de sélections homogènes et soudées dans leurs trois lignes. A mon avis, il faut prendre en charge 70% de la sélection des U17 actuelle pour préparer la relève olympique », estime-t-il. Korichi a donné l'exemple de la paire centrale de cette catégorie qui réunit, selon lui, « gabarit, maturité et lucidité ».