Sevrée de médailles lors des trois dernières éditions des jeux Olympiques à Athènes (2004), Pékin (2008) et Londres (2012), la boxe algérienne s'en sort une nouvelle fois avec un « zéro pointé » de ce rendez-vous de Rio de Janeiro. L'élimination jeudi dernier de Mohamed Flissi (-52kg), dernier pugiliste encore en lice dans sa catégorie, face au Vénézuélien Yoel Finol en quarts de finale, a mis fin à tout espoir de médaille de la boxe algérienne dans ces JO. Depuis le bronze remportée par Mohamed Allalou (60-63,5kg) en 2000 à Sydney, aucun autre boxeur n'aura été capable d'offrir à l'Algérie la moindre médaille. Pourtant, avant le début de cette 31e édition des JO, les chances de médailles pour l'Algérie reposaient notamment sur l'athlétisme, la boxe et à un degré moindre sur le judo. « L'objectif de la fédération, de la DTN et de tous les boxeurs, est de retrouver le podium olympique. Nos pugilistes vont faire le maximum pour arracher cette médaille olympique tant attendue parce qu'ils ont travaillé dur et la méritent. Nous misons beaucoup sur le trio expérimenté Flissi-Benchabla-Chadi et à un degré moindre sur les deux nouveaux Hammachi et Keddache, mais ça reste un travail de groupe. Ils sont déterminés à réussir quelque chose à Rio », avait d'ailleurs affirmé le directeur technique national de la FAB, Mourad Meziane, avant le début des JO. Avec pas moins de huit pugilistes qualifiés, conduits par le capitaine de l'équipe Chadi Abdelkader, la sélection nationale, qui visait un podium olympique après 16 ans de disette, est passée à côté du sujet. En effet, aucun de nos boxeurs n'est parvenu à atteindre le dernier carré de la compétition, synonyme d'une médaille de bronze assurée au minimum. On aura beau évoquer l'arbitrage comme ce fut le cas lors du combat perdu par Abdelkader Chadi (-64 kg) face au Brésilien Joedson Teixeira, mais cela n'explique pas à lui seul l'échec consommé du noble art algérien au rendez-vous de Rio. Des boxeurs expérimentés comme Mohamed Flissi, 3e au championnat du monde de Doha, et Abdelhafid Benchabla, 5e à Londres, incapables de franchir l'écueil des quarts de finale, sont l'exemple parfait de cet échec inattendu. des moyens et une préparation à la hauteur... Incontestablement, le bilan de nos boxeurs à Rio aura été bien en deçà des attentes, compte tenu de la bonne préparation dont ils avaient bénéficié et des moyens importants mis à leur disposition par les pouvoirs publics. Pour une fois, les camarades de Réda Benbaâziz, véritable révélation du tournoi olympique, n'auront aucune excuse pour justifier un tel échec surtout qu'ils auront bénéficié de toute l'attention voulue de la part du ministère et du COA afin de préparer comme il se doit le rendez-vous brésilien, et ce, de l'avis même du DTN. Ce dernier a, en effet, admis au lendemain de l'élimination de Flissi, que tous les moyens de préparation ont été mis à la disposition des pugilistes mais des problèmes socio-professionnels de certains d'entre eux ont influé négativement sur leur rendement. « La préparation s'est déroulée dans de bonnes conditions, mais il n'y a pas que ça, quand un boxeur vient la veille d'une compétition pour soulever ses problèmes socioprofessionnels, ce n'est pas normal », s'est-il plaint.
Le retrait de l'Algérie des compétitions de la WSB remis en cause Le retrait de l'Algérie des compétitions de la WSB (semi-professionnelle) en 2015 à la veille des championnats du monde de Doha serait-il en cause de la régression du niveau de nos boxeurs ? En tout cas, de l'avis de Mourad Meziane, cela n'a pas été une bonne chose pour les boxeurs algériens lesquels n'ont plus la possibilité de se mesurer aux meilleurs de leur catégorie. « Un stage ne remplace jamais la compétition. La décision de se retirer de la WSB à la veille du mondial 2015 a été une erreur. Cette compétition avait permis à nos boxeurs de se mesurer aux meilleurs pugilistes et surtout d'avoir beaucoup de combats », a-t-il estimé. Même le boxeur Benchabla, interrogé sur la préparation effectuée par l'équipe algérienne, dont un ultime stage aux Etats-Unis, s'est plaint de l'absence d'adversaires n'ayant pas permis, selon lui, à ses coéquipiers de travailler comme ils le souhaitaient. « La préparation a été dans l'ensemble bénéfique aux boxeurs en dépit de l'absence de sparring-partners. C'est vrai qu'il y avait des boxeurs de plusieurs pays, mais la plupart d'entre eux avaient bouclé leur préparation le 16 juillet dernier, alors que nous, on est arrivé le 14. Mais le problème, c'est que ces boxeurs n'ont pas voulu se mesurer à nous », a-t-il expliqué. La responsabilité du staff technique dirigé par Marchoud Bahous dans cette débâcle est également engagée même si le directeur technique national estime que les entraîneurs ont fait de leur mieux pour réaliser le meilleur résultat possible. « Ils ont fait de leur mieux, mais la chance n'a pas été de notre côté. La performance, c'est le travail et un pourcentage de chances. Il y a des calculs qu'on ne maîtrise pas », a-t-il dit. Ce qui est certain, c'est que les choses ne tournent pas rond au niveau de la boxe algérienne qui n'en finit pas de manger son pain noir quand il s'agit des jeux Olympiques.