Les troupes d'Iferhounène (Tizi Ouzou) et Oussoud El Khachaba d'Adrar sont en-trées, vendredi soir, en compétition, dans le cadre de la 49e édition du Festival national du théâtre amateur (FNTA) de Mosta-ganem. La salle du Théâtre régional Si Djilali-Abdelhalim, pour son baptême du feu, s'est avérée trop exiguë pour contenir le très nombreux public, composé de festivaliers et de familles, venu découvrir la prestation de ces jeunes troupes briguant les distinctions de ce festival. « Tadssa di Twaghit » (Rire dans son malheur) est le titre de la pièce de la coopérative culturelle d'Iferhounène, d'Abdelkader Azzouz, qui en a signé la mise en scène et la scénographie. Inaccessible à la grande partie de l'assistance car interprétée en tamazight, cette pièce a toutefois retenu l'attention du public qui a réservé une standing ovation à la jeune troupe composée de 5 comédiens dont une jeune fille. Dans cette pièce qui traite de thèmes classiques comme la liberté tout court, la libre expression, la répression, l'aliénation, tout se joue dans les symboles comme les lourdes chaînes, la grosse corde, la cage, la cellule et dans un texte très poétique. Les quatre comédiens et la jeune Talbi Zoulikha ont assuré une prestation « très physique » où les corps ont été très expressifs, palliant ainsi la difficulté d'accéder et de comprendre le texte de la pièce. « Halat Houb » (une histoire d'amour) est le titre de la pièce présentée par une troupe de la lointaine ville d'Adrar. Sa mise en scène est signée Abkari Cheïkh. La trame est simple : une femme a perdu son amoureux, mort dans un champ de bataille. Elle n'arrive pas à faire son deuil. Elle rencontre un djinn et lui demande d'exaucer un de ses deux vœux : faire revenir à la vie son amoureux ou arrêter la guerre dévastatrice. Bien entendu, les pouvoirs du djinn sont limités et ne peuvent exaucer aucun des deux vœux. En fin de compte, un amour naît entre les deux protagonistes et le djinn « redevient » humain pour l'amour de cette veuve éplorée. Abkari Cheikh a privilégié dans sa mise en scène les éléments du « Théâtre des choses » ou « Théâtre de la cruauté », une forme dramatique chère au théoricien du 4e art français, Antonin Artaud. Il a fait appel à la musique, à la danse, au chant, à la marionnette, à la mimique et à l'utilisation judicieuse des éléments du décor qui deviennent « acteurs » et partie intégrante de la dramaturgie. Ces deux pièces briguent le grand prix de la catégorie « A ». Un jury composé d'Azzedine Abbar, Belkeroui Abdelkader, Medjahri Missoum, Kendsi Brahim et Abderrahmane Zaâboubi doit départager les six troupes en lice pour décerner le grand prix de cette édition.