« Zéro médicament contrefaits en Algérie. » C'est ce qu'a déclaré Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en marge de sa visite de travail et d'inspection effectuée jeudi dernier au siège de l'Institut Pasteur d'Algérie. Selon le ministre, le circuit des médicaments en Algérie est très connu et les produits disponibles correspondent parfaitement aux normes internationales, d'où la bonne réputation de la plateforme pharmaceutique nationale. Pour ce qui est des médicaments retirés de la liste, il a fait savoir que sur un nombre de 5.800 médicaments enregistrés en 2015, il en reste actuellement 4.400 enregistrés en Algérie. « Les autres ont été retirés suivant la démarche européenne », explique-t-il. Selon le ministre, les produits retirés ne sont pas forcément non conformes ou périmés, mais plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, comme le retrait de certains laboratoires mondiaux, ou parce que le médicament a été jugé inutile par certains experts. Sur la question relative à l'enfant admis aux urgences pour avoir fait un rejet au vaccin dans la wilaya de Tlemcen, le ministre a déclaré qu'« une enquête a été ouverte aussitôt la nouvelle connue et les services compétents ont conclu que l'enfant en question était maltraité par sa mère qui l'utilisait pour soutirer de l'argent aux gens prétextant qu'un traitement lui avait engendré des effets secondaires ». « Celle-ci a été arrêtée », ajoute-t-il. Contrôle et rigueur Dans les différents services de l'Institut Pasteur, le ministre a eu à discuter avec les spécialistes. Concernant la formation continue, il a recommandé de débloquer des bourses à l'étranger de 3 à 6 mois dans le cadre d'échanges d'expériences. D'autres stages concerneront les producteurs de médicaments sur une période de 3 à 4 jours par mois. Une attestation leur sera délivrée. Selon le personnel spécialisé, les techniques ont été standardisées et deviennent de plus en plus algériennes étant donné que la majorité des produits sont fabriqués localement. Raison pour laquelle, le ministre a encouragé la formation continue qui, dit-il, va permettre d'élargir les connaissances sur les nouvelles techniques et, bien sûr, une ouverture sur l'internationale dans le cadre d'un partenariat ou un jumelage. Au service contrôle de qualité et de conformité, un nouveau système de veille a été mis en place pour définir la nature, la qualité, la composante, la provenance et le type de produit. Une responsable a expliqué au ministre que les différents dispositifs mis en place par le ministère sont en perpétuelle évolution et sont classés selon la réglementation internationale en vigueur. « Tous les produits pharmaceutiques proposés sur le marché, qu'ils soient de fabrication locale ou importés, doivent d'abord passer par un contrôle au niveau de notre laboratoire avant leur commercialisation », explique-t-elle. Elle a sollicité le ministre pour dédier un endroit plus spacieux au laboratoire de contrôle et de conformité pour l'accomplissement de ses différentes et importantes tâches. En réponse, Boudiaf a souligné que « toutes les unités spécialisées dans le contrôle médicamenteux doivent disposer d'un laboratoire pour une meilleure sécurité ». L'étape suivante de sa visite a été l'Agence nationale des produits pharmaceutiques. Cette structure commence progressivement son activité et devra, selon le premier responsable du secteur, être opérationnelle dès l'adoption de la nouvelle loi sanitaire. Elle sera suivie par la mise en place d'autres nouvelles agences avec d'autres prérogatives qui concernent notamment les laboratoires. Au service chimie, un nouvel équipement a été acquis pour un meilleur effet thérapeutique, simulation et maintenance corrective permettant de résoudre rapidement et efficacement certaines anomalies.
Au deuxième département de contrôle, le ministre a fait savoir que l'espace en question sera doté d'une annexe pour la réception systématique d'échantillons dispatchés pour contrôle, analyse, transfert, compte rendu, synthèse, évaluation avant l'envoi à la pharmacie. Pour rappel, un nouveau système de gestion électronique pour le contrôle technique des médicaments a été mis en place au niveau de l'Institut Pasteur d'Algérie. Il est consultable par les spécialistes concernés pour l'analyse des fichiers des médicaments. Une initiative fort approuvée par Boudiaf qui a félicité le staff ayant procédé à son élaboration. Lors d'une réunion avec le personnel de cet établissement, le ministre a eu droit à une projection du schéma de suivi et de contrôle des produits pharmaceutiques depuis la réception à la libération. En perspective, le laboratoire national de contrôle tend à l'élaboration de pharmacopées algériennes, notamment la consolidation des laboratoires d'Oran et de Constantine.