Pourtant, il assume plusieurs responsabilités, auprès du patient, du corps médical et de l'administration. Lors d'un séminaire, tenu hier, à l'Institut Pasteur, sur les bonnes pratiques de la pharmacie hospitalière, le Dr Chellali du CHU de Constantine a déclaré que le pharmacien hospitalier doit s'occuper des achats, de l'approvisionnement, de la gestion des stocks, du contrôle des services pharmaceutiques, des examens des ordonnances, des activités du comité du médicament, des relations avec l'administration et de la formation des stagiaires. « La liste des tâches que doit accomplir le pharmacien est longue », relève-t-elle. La place de la pharmacie, selon Hafed, commence à changer. L'Algérie en tout cas y travaille. Pour commencer, le projet de loi sur la santé prévoit un texte réglementaire obligeant les établissements de santé, publics et privés, d'ériger un service de pharmacie hospitalière placé sous la responsabilité obligatoire d'un pharmacien. C'est ce qu'a indiqué le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui a inauguré ce séminaire. « Nous voulons que le pharmacien hospitalier ait trois choses. Un espace où s'exprimer, comme c'est le cas aujourd'hui, une position centrale dans l'accompagnement des malades et une formation dans les TIC », indique-t-il, soulignant l'ambition du secteur d'unifier la gestion pharmaceutique au niveau des hôpitaux. Le ministre a également fait part de la mise en place de commissions de wilaya chargées de la régulation des installations d'officines et l'instauration d'un contrôle régulier des activités. Ainsi que de la création d'une agence nationale des produits pharmaceutiques. « Cette agence, en plus de veiller sur les bonnes pratiques de pharmacie hospitalière, permettra à l'Algérie de devenir un pôle d'excellence dans l'industrie pharmaceutique », précise-t-il. Il a indiqué que les investisseurs doivent s'impliquer davantage dans ce créneau afin de rendre le médicament plus accessible et plus disponible. « Il y a un engouement pour l'investissement dans ce créneau, ce qui a permis la réduction de la recette des importations des médicaments. Et c'est ainsi que la liste des médicaments interdits à l'importation a été élargie. Le nombre des produits concernés est passé de 251 à 368, soit 117 médicaments de plus », relève-t-il. Rappelant que le nombre d'unités spécialisées dans la production pharmaceutique a atteint les 142, il a fait part de 7 nouveaux médicaments produits localement. « L'Agence qui sera créée incessamment facilitera l'enregistrement de nos produits pour l'exportation. Les marchés arabe et africain sont à notre portée. En 2016-2017, pour certains produits, nous pourrons répondre à 60% des besoins et même envisager d'exporter », dit-il, en affirmant que grâce à la vigilance du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, six médicaments ont été retirés du marché mondial. C'est grâce aussi à ce laboratoire qu'il n'y a point de contrefaçon en Algérie, selon le ministre. Les pouvoirs publics ambitionnent également d'organiser la profession de distributeur de produits pharmaceutiques. Il a fait savoir à ce sujet qu'un cahier des charges est en cours d'élaboration. « L'enveloppe allouée au chapitre des produis pharmaceutiques est en hausse, passant de 54 milliards de dinars en 2012 à 100 milliards en 2015. L'Institut Pasteur doit revenir à sa fonction originelle et assister les opérateurs économiques. Il ne peut plus activer comme une boîte d'importation », soutient-il. Le ministre estime qu'il est inacceptable qu'un médicament ne soit pas disponible dans un hôpital, alors qu'on le trouve en pharmacie. Comme il est inconcevable, selon lui, qu'un médecin continue de prescrire des médicaments qui ne sont plus fabriqués sur le marché mondial. « Le but de ce séminaire est de lutter contre ce genre de pratiques », conclut-il.