La bataille pour reprendre Mossoul est bel et bien engagée. Deuxième ville de l'Irak et principal bastion du groupe terroriste Daech depuis 2014, Mossoul sera-t-elle libérée tout en demeurant épargnée des affres des hostilités ? La coalition s'apprête à passer à l'offensive. Des avions de chasse Rafale français ont décollé vendredi en direction de l'Irak. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a récemment déclaré que le but est de « propulser en tout 24 avions tout au long de la journée depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle déployé en Méditerranée ». Il s'agit du troisième engagement du Charles-de-Gaulle au sein de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis depuis février 2015. La mission de ces avions consiste, selon des responsables français, à apporter un soutien aux troupes irakiennes au sol dans leur combat contre Daech. La priorité de ces frappes est de permettre la reprise de Mossoul par les forces gouvernementales, mais également de sécuriser les zones déjà reprises à Daech. « Ce n'est pas le début de la bataille de Mossoul, c'est la suite des opérations de soutien que nous apportons dans le cadre de la coalition, comme nous avons aussi renforcé nos capacités en artillerie dans la zone sud de Mossoul. Il va y avoir bientôt une action majeure qui va être déclenchée, mais ce n'est pas pour aujourd'hui », a déclaré vendredi le ministre français de la Défense. Il s'agit du dernier déploiement de ce porte-avions avant un arrêt technique majeur de 18 mois à partir du début 2017. Les Etats-Unis ont déjà procédé au déploiement de leurs forces en prévision de l'assaut final. Jeudi dernier, le président américain Barack Obama a donné son feu vert à l'envoi de quelque 600 soldats supplémentaires en Irak, en plus des 4.600 militaires déjà présents dans le pays. Selon des responsables, cette offensive de la coalition contre Daech pourrait être lancée en octobre dans l'espoir de reconquérir la ville d'ici à la fin de l'année. D'après les dernières estimations fournies par le Pentagone, entre 3.000 et 4.500 éléments de Daech se trouvent actuellement à Mossoul. Certaines parties appellent à la prudence, pour ne pas reproduire à Mossoul, qui compte plus de deux millions d'âmes, le drame vécu à Alep. La bataille s'annonce des plus compliquées, sur le plan militaire. Ceci risque d'engendrer une grave situation humanitaire. Des responsables onusiens ont tiré la sonnette d'alarme. Plus de un million de personnes pourraient être déplacées lors de la prochaine offensive alors que 700.000 autres auront besoin d'aide, d'abris, de nourriture, d'eau. Les défis sont nombreux. La coalition saura-t-elle les relever, car tout porte à croire que Mossoul ne tombera pas avant des mois ?