En effet, il faut se lever aux aurores pour bénéficier d'une consultation spécialisée chez un médecin privé ou au niveau des deux structures (Belloua et centre-ville) du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. Interrogé à ce propos, le Dr Bouda, premier responsable du secteur de la santé dans la wilaya de Tizi Ouzou, dira : « Il n'existe point de manque de spécialistes notamment dans le privé. La wilaya de Tizi Ouzou est assez bien pourvue en spécialistes notamment dans le privé. » Déplorant, toutefois, un manque de certaines spécialités dans les structures relevant du public, notamment en gynécologie-obstérique, pédiatrie et radiologie. « Six à sept de nos hôpitaux ont besoin d'être renforcés dans ces spécialités pour endiguer la pression sur les structures spécialisées comme le clinique Sbihi et le CHU Nedir. » La wilaya de Tizi Ouzou est bien pourvue en couverture médicale. « Elle est sur le podium à l'échelle nationale », dira encore le Dr Bouda. En fait, cette présence importante de médecins spécialistes privés à Tizi Ouzou est, selon lui, due à deux facteurs. « Il s'agit de la concentration des cabinets au niveau du chef-lieu de wilaya et aussi du fait que nos concitoyens pour une simple migraine, ils cherchent à consulter un neurologue ou alors une petite douleur à l'oreille, ils se rendent chez l'ORL. » A la question de savoir si son administration a un droit de regard sur cette concentration à l'effet de la juguler et de la répartir équitablement sur d'autres régions de la wilaya, notamment les grands centres urbains, notre interlocuteur dira : « Hormis les officines (pharmacies) où il existe un ratio d'une officine pour 5.000 habitants et sur lesquelles nous pouvons agir, pour le reste nous intervenons uniquement dans la conformité de la structure si elle convient ou pas pour telle ou telle spécialité ou encore pour vérifier s'il n'existe pas de cohabitation dans la même structure (immeuble) d'une même spécialité. Pour nous, dès que le praticien spécialiste fournit un dossier complet sans aucune réserve pour l'ouverture de son cabinet, nous validons son installation. » Le Dr Bouda insiste surtout sur le relèvement de la présence de praticiens spécialisés dans le secteur public « par l'extension des consultations spécialisées, notamment celles de base (chirurgie médicale, gynécologie, pédiatrie et médecin interne) et même d'autres spécialités comme l'ophtalmologie qui se font au niveau des hôpitaux vers les polycliniques pour toucher un maximum de citoyens en étant plus proche de son lieu de résidence ». Non sans reconnaître aussi que « parfois au vu des certaines contraintes, les consultations sont plus espacées dans certaines régions par rapport à d'autres. Mais le plus important est que le malade soit suivi ». Comme il a indiqué que « la nouvelle loi sanitaire qui vient d'être adoptée en Conseil des ministres apportera beaucoup de changements positifs dans la prise en charge des malades et autres pathologies ». Interrogé aussi sur le centre anti-cancer de Draâ Ben Khedda qui accuse de gros retards, le premier responsable du secteur précisera que les travaux suivent normalement leurs cours « surtout que la partie génie civil, la plus importante, est pratiquement achevée avec la réalisation des 3 bunkers, il ne reste que l'installation des équipements de radiothérapie par l'entreprise suédoise qui doit les fournir. Nous comptons lancer les premiers essais d'ici à la fin de l'année en cours. Entre-temps, une dizaine de techniciens en radiologie sont actuellement en formation à l'hôpital militaire d'Aïn Naâdja qui dispose du même matériel qui sera installé dans ce CAC alors que deux radiothérapeutes sont en formation au niveau de l'entreprise suédoise ». Et de conclure sur le sujet : « Avec la réception de ce CAC, nous pouvons dire que l'ensemble de niveau de la prise en charge du cancer sera complète dans la wilaya de Tizi-Ouzou du fait que la chimiothérapie et la chirurgie carcinologique existent déjà. Le maillon manquant qu'est la radiothérapie verra le jour avec la réception de ce CAC vers lequel sera aussi transféré en principe le service d'oncologie du CHU de Tizi Ouzou. » Enfin, s'agissant de la réalisation de l'hôpital de 60 lits de Bouzeguène qui ne cesse de faire couler beaucoup d'encre quant à son implantation, le Dr Bouda s'est montré catégorique : « Il sera implanté au lieu dit Ait Ikhlef et non ailleurs. Nous avons étudié toutes les propositions quant au choix du site, nous avons trouvé que celui d'Aït Ikhlef est le plus et le mieux indiqué pour recevoir cet hôpital. Un hôpital qui est le seul qui a été inscrit en réalisation à travers tout le pays alors que tous les autres projets ont été gelés. Il est inconcevable de voir des oppositions sur un projet d'utilité publique. » Le secteur de la santé dans la wilaya de Tizi Ouzou s'articule autour de deux secteurs. Le public et le privé. Le public comprend 1 CHU comprenant 2 structures hospitalières (hôpital Nedir et l'hôpital Belloua) comptant 1.033 lits qui datent toutes les deux de l'époque coloniale, de 3 hôpitaux spécialisés (EHS). Un de gynécologie obstétrique (Sbihi) à Tizi Ouzou (82 lits), un de psychiatrie (Fernane-Hanafi) à Oued Aïssi (330 lits), un en cardiologie et chirurgie cardiaque pédiatrique (Omar-Yacef) à Draâ Ben Khedda à vocation régionale de 80 lits, de 8 hôpitaux généraux totalisant 1.124 lits, implantés au niveau des chefs-lieux des daïras d'Aïn El Hammam (226 lits), Azazga (272 lits), deux à Azzefoun (102 lits et 60 lits), Draâ El Mizan (254 lits), Larbaâ Nath Irathen (157 lits), Boghni (120 lits) et Tigzirt (53 lits) et clinique dentaire. Mais aussi de 58 polycliniques dont 16 dotées d'une maternité et 15 disposant d'un service des urgences médico-chirurgicales pour une capacité totale de 266 lits (158 pour la maternité et 108 pour les UMC) de 285 salles de soins, 8 centres intermédiaire de santé mentale, 1 centre de wilaya de transfusion sanguine (CWTS), 1 centre Intermédiaire de soins pour toxicomanie (CIST). Comme il existe aussi 7 unités de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires (UCTMR), 43 unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire ou UDS, 2 écoles de formation para-médicales, l'une à Tizi-Ouzou (Institut national de formation supérieure de sages femmes) et l'autre à Aïn El-Hammam (Institut national de formation paramédicale) pour une capacité de 560 places pédagogiques dont 400 places en internat. Les structures hospitalières fonctionnelles totalisent une capacité d'hospitalisation de 2.915 lits. Quant au secteur privé qui représente 9% de la capacité d'hospitalisation totale de la wilaya, il est constitué de seize établissements hospitaliers privés (totalisent une capacité de 286 lits) implantés à travers le territoire de la wilaya dispensant des prestations de soins dans différentes spécialités, 13 cliniques médicochirurgicales dont 10 à Tizi Ouzou, 1 à Draâ Ben Khedda, 1 à Mekla, et 1 à Boghni, 3 cliniques ambulatoires spécialisées en ORL et ophtalmologie, situées toutes à Tizi Ouzou, 4 centres d'hémodialyses dont 3 implantés à Tizi Ouzou-Ville, 1 à Azazga, totalisant 70 postes de dialyse, 2 écoles de formation paramédicale à Tizi Ouzou-Ville. S'agissant des cabinets privés, les dernières statistiques en notre possession font état de 271 cabinets médicaux de spécialistes dont 40 gynécologues et 16 radiologues, 217 cabinets médicaux de généraliste, 276 cabinets de chirurgie dentaire et 254 officines de pharmacie et 3 unités de transport sanitaire .