Abdelkader Bouazghi, le wali de Tizi Ouzou, a instruit, jeudi, le directeur de la santé et de la population (DSP) à l'effet d'instaurer «une véritable coordination avec l'autorité afin d'asseoir cette cohérence et cette synergie dans la gestion du secteur qui a fait cruellement défaut». «A Tizi Ouzou, il a un problème de synergie, de coordination et surtout un manque d'autorité dans la gestion du secteur de la santé», a-t-il indiqué. Il s'exprimait lors d'un conseil de wilaya consacré à l'examen du secteur de la santé, de plus en plus décrié par la population qui n'arrive plus à accéder à des soins. «En termes d'infrastructures hospitalières et d'effectifs, médical et paramédical, la wilaya de Tizi Ouzou est suffisamment nantie pour assurer une meilleure couverture sanitaire», a-t-il estimé. Avec une capacité de 250 200 lits et parfois une cinquantaine de médecins spécialistes, certains établissements hospitaliers ne fonctionnent qu'à 30, voire même à 20 %, en termes d'occupation des lits et de consultation quotidiennes, a-t-il poursuivi comme pour souligner ce manque ou cette absence de coordination et de cohérence dans la gestion. «Il y a un manque d'autorité dans la gestion du secteur», a-t-il dit. L'Etat a mis suffisamment de moyens dont un budget, tous programmes confondus, de plus de 15 milliards de dinars, pour assurer une meilleure couverture sanitaire à l'échelle de la wilaya de Tizi Ouzou qui vient de bénéficier d'un nouveau CHU dont le lancement est prévu, au plus tard, début 2014. «Le choix du terrain est fait et la procédure d'acquisition de l'assiette en cours de finalisation», a-t-il indiqué encore. Evoquant les projets en souffrance, notamment l'établissement hospitalier spécialisé, EHS, en chirurgie cardio-pédiatrie de Draâ Ben Khedda (Tizi Ouzou), inauguré en 2011 et non opérationnel à ce jour, faute d'équipements, ainsi que le Centre anti-cancer (CAC), dont les travaux sont à l'arrêt, le wali a instruit le DSP de mettre en service, dans les plus brefs délais, l'EHS et de relancer les travaux du CAC. «Il faut faire fonctionner cet EHS avec les équipements disponibles en attendant la réception des autres dont la procédure risque de prendre au minimum une année», a-t-il dit. S'exprimant sur l'unique établissement hospitalier spécialisé en gynécologie obstétrique, la clinique Sbihi, qui vient d'enregistrer un autre cas de décès d'une parturiente, le wali de Tizi Ouzou a mis en avant la nécessité d'examiner les voies et moyens à mettre en place pour «dynamiser» les services de gynécologie obstétrique des EPH et EPSP à même de diminuer la pression sur la clinique Sbihi. «Des structures de santé telles celles d'Azzaga, de Larbaâ Nath Irathen, Draâ El Mizan et Boghni, pour ne citer que ces infrastructures, doivent être dotées en moyens matériels et humains pour éviter les transferts des parturientes vers Sbihi». En termes d'infrastructures hospitalières, la wilaya de Tizi Ouzou dispose d'un CHU avec deux structures hospitalières d'une capacité globale de 1 009 lits, deux EHS, gynéco-obstétrique (clinique Sbihi) de 82 lits e , psychiatrie (Fernane Hanafi de Oued Aissi) de 330 lits, sept Etablissements publics de santé d'une capacité globale de 1 230 lits, soit une capacité globale de 2 586 lits, selon le point de situation du secteur présenté par le DSP, M. Gaceb. Le secteur, a-t-il poursuivi, compte également huit établissements publics de santé de proximité, 58 polycliniques dotées de 16 maternités et 15 services des UMC pour une capacité totale de 266 lits dont 158 lits de maternité, 288 salles de soins, 40 UDS, quatre centres d'hémodialyse et 16 établissementé hospitaliers privés.