La Gambie va se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), a annoncé, mardi dernier, son ministre de l'Infor-mation, Sheriff Bojang, après des décisions similaires de deux autres pays africains, le Burundi et l'Afrique du Sud. Dans une déclaration à la télévision nationale, le ministre a accusé la CPI de « persécution envers les Africains, en parti-culier leurs dirigeants », alors que, selon lui, « au moins 30 pays occidentaux ont commis des crimes de guerre » depuis la création de cette juri-diction sans être inquiétés. Cette décision constitue un revers personnel pour la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, de nationalité gambienne, qui a été ministre de la Justice du président Yahya Jammeh. La Gambie a tenté en vain de convaincre la CPI de poursuivre les pays de l'Union européenne pour la mort de nom-breux migrants africains en Méditer- ranée, a affirmé Bojang, précisant que son pays avait menacé de prendre des mesures s'il n'était pas enten-du. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le président de l'Assem-blée des Etats parties au traité fondateur de la CPI, le ministre sénégalais de la Justice, Sidiki Kaba, ont appelé les pays qui critiquent le fonctionnement de cette juridiction à ne pas s'en retirer, mais à résoudre leurs différends avec les autres membres par le dialogue.