L'Algérie de Novembre. Il ne s'agit pas d'une simple formule destinée à titiller une fierté nationale ramollie ou entretenir une nostalgie sans effet sur le présent. Peu de pays dans le monde peuvent se prévaloir d'une histoire qui détermine encore le sens de leur trajectoire et leur ouvre le chemin en temps d'incertitudes. Celle de notre pays est une suite de combats, de revendications, au point que chaque génération a peur de trahir le serment de ses prédécesseurs, de ne pas être à leur hauteur. Si les Algériens sont si attachés à la souveraineté nationale et à la justice sociale, seule l'histoire peut l'expliquer. C'est, entre autres, cela « l'esprit de Novembre » qu'évoque le chef de l'Etat dans son message à la revue « Afrique-Asie ». « Le souffle de la révolution du 1er Novembre 1954, qui a animé l'élan de la reconstruction d'un pays dévasté par la guerre coloniale », rappelle-t-il, à juste titre. Après l'indépendance, malgré tout, certaines valeurs ont continué d'irriguer le corps social, et l'image du chahid est demeurée sacrée, même chez ceux qui n'ont jamais connu la période coloniale. Plus de cinquante ans après la Libération, on continue encore d'ériger des stèles en signe de respect et de fidélité à ces héros. Dans les moments difficiles qu'a eu à traverser le pays, la référence à Novembre, à ses valeurs d'unité et d'engagement a toujours été une source où se retrempent les volontés. « Tous ces héros demeureront, pour nos compatriotes, l'exemple à suivre au service de la patrie, de son développement et de sa notoriété », note Bouteflika dans son message. Il suffit de se rappeler le rôle des moudjahidine dans la lutte contre le terrorisme où ils furent de nouveau un rempart contre la destruction. Pour le président Bouteflika, « chaque commémoration de notre glorieuse Révolution est communion fervente à la mémoire de nos glorieux martyrs, ainsi que de reconnaissance envers nos vaillants moudjahidine et moudjahidate ». L'Algérie, qui connaît le prix de la liberté, ne peut tourner le dos aux autres peuples. Son soutien à toutes les causes justes trouve son explication dans cette fidélité aux idéaux et à l'esprit de Novembre. C'est lui qui a fait de l'Algérie ce qu'elle est dans les moments de joie ou de doute. Un pays sans cette fierté que toutes les nations cherchent à nourrir et à entretenir est un pauvre pays. Novembre protège encore l'Algérie de cette funeste condition.