Les joueurs évoluant en championnat professionnel de Ligue 1 Mobilis ne font plus l'unanimité, leur niveau est de plus en plus remis en cause. Après la sonnette d'alarme tirée par les techniciens locaux qui ne cessent, à travers les plateaux TV, la radio et la presse écrite, de souligner l'importance de revenir à la formation afin de produire des joueurs de qualité, c'est au tour, désormais, des entraîneurs étrangers d'établir un constat lamentable sur les joueurs dits de l'élite. Fraîchement introduit dans le football algérien, le Marocain Badou Zaki (CR Belouizdad), le Tunisien Sofiène Hidoussi (JS Kabylie) et le Belge Paul Put (USM Alger) confirment à leurs dépens l'amère réalité. Engagés pourtant par les meilleurs clubs du pays qui attirent les joueurs les plus courtisés du championnat, les entraîneurs en question n'en croient pas leurs yeux convergeant vers la même thèse selon laquelle le joueur algérien est limité. En dépit de l'amélioration des résultats des Rouge et Blanc depuis son arrivée à la tête de la barre technique, Badou Zaki lève le voile sur la situation du club estimant que « l'effectif belouizdadi est bien limité offrant peu de solutions ». Il appelle d'ailleurs à un renforcement conséquent de l'équipe en prévision du marché hivernal des transferts (15 décembre 2016-15 janvier 2017) afin d'espérer s'éloigner de la zone rouge. L'entraîneur de la JS Kabylie, Sofiène Hidoussi, quant à lui, ne cache pas sa grande déception depuis qu'il a pris les destinées de l'équipe. Le club le plus titré du pays continue, en effet, de manger son pain noir depuis plusieurs saisons. Il occupe désormais une « honteuse » 14e place au classement général de la Ligue 1 Mobilis, d'où son statut de relégable. L'entraîneur tunisien est allé jusqu'à contester la valeur des joueurs dont la majorité n'a pas le profil requis pour défendre les couleurs d'une si prestigieuse écurie de la trempe de la JSK. « Je ne comprends pas comment ces joueurs ont pu attirer dans une équipe qui faisait vibrer le continent par ses exploits », s'interroge le patron de la barre technique kabyle. La direction de la JSK promet, après la défaite à domicile contre l'Olympique de Médéa, d'importantes mesures de « liquidation » de certains noms n'ayant rien apporté au club. Le champion d'Algérie en titre n'est pas, lui aussi, en reste. En dépit de gros moyens financiers consentis par Ali Haddad, le recrutement des « meilleurs » joueurs et l'engagement d'un entraîneur de renom, Paul Put, l'USM Alger n'arrive toujours pas à se hisser à la hauteur des aspirations de sa galerie. Les Rouge et Noir cèdent leur fauteuil de leader au MC Oran, nettement plus régulier dans ses performances. La faute revient à la qualité des joueurs. Le finaliste malheureux de la CAN 2013 avec le Burkina Faso le concède au lendemain de la nouvelle défaite enregistrée en déplacement contre l'USM Bel-Abbès (1-2). La démonstration des petits clubs Les entraîneurs des petits clubs confirment également que les joueurs de l'élite sont loin de mériter leur statut de « stars ». A l'occasion des 32es de finale de la coupe d'Algérie, plusieurs entraîneurs et dirigeants des petits clubs, qui ont mis en difficulté les ténors des Ligues 1 et 2, ont plaidé pour la conclusion selon laquelle « l'on ne ressent pas la différence entre les joueurs d'élite et leurs homologues des divisions inférieures ». C'est dire toute l'urgence de lancer un travail de fond dans la perspective de lancer une nouvelle génération de jeunes talents en mesure de se hisser aux exigences du football de haut niveau.