Les dirigeants israéliens sont sur le qui-vive. Ils font feu de tout bois après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution n° 2334 condamnant les implantations de ses colonies dans les territoires palestiniens. Après la convocation de plusieurs ambassadeurs des pays ayant soutenu, soit par le vote soit par l'abstention, la décision onusienne, et les bisbilles engagées avec l'administration Obama, c'est au tour du ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, de jeter de l'huile sur le feu, en s'attaquant, cette fois-ci, à la France. Représentant le courant le plus à droite de la droite, ce dernier a qualifié lundi dernier la conférence internationale sur le Proche-Orient qui se tiendra le 15 janvier 2017 à Paris de « procès Dreyfus » et appelé les juifs de France à quitter ce pays, qui n'est « pas (leur) terre ». La France organisera cette conférence, avec quelque 70 pays mais sans les Israéliens ni les Palestiniens, pour réitérer le soutien de la communauté internationale à une solution au conflit israélo-palestinien sur la base de la solution à deux Etats. « Il ne s'agit pas d'une conférence de paix mais d'un tribunal contre l'Etat d'Israël », a-t-il affirmé. En France, l'affaire Dreyfus - du nom d'un capitaine de l'armée, juif, condamné au bagne pour espionnage en 1894, puis réhabilité en 1906 - avait profondément divisé la société de l'époque, et reste aujourd'hui un symbole de l'antisémitisme. L'affolement israélien intervient alors que s'enchaîne, depuis vendredi, une série de réactions internationales favorables à la résolution de l'ONU. Côté palestinien, le président Mahmoud Abbas a déclaré que la résolution « confirme les bases légales nécessaires » au règlement du conflit entre Palestiniens et Israéliens. De son côté, le mouvement Hamas s'est félicité de l'« évolution importante » dans les positions internationales. D'autre part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul-Gheit, a félicité le peuple et le gouvernement palestiniens pour cette résolution « cruciale » qui reflète le soutien international à la lutte historique du peuple palestinien pour obtenir ses droits légitimes au sommet desquels l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec Al Qods-Est comme capitale ».