Les magnifiques parures en argent des femmes touarègues, ces pièces en argent massif indispensables au costume féminin, font partie du patrimoine familial. Cependant, si les bijoux restent une valeur symbolique, ils sont néanmoins un capital de secours en cas de revers de la vie : « Lahdayed li chdayed », dit un vieux dicton bien de chez nous. Matière privilégiée dans la fabrication des bijoux, l'argent continue jusqu'à nos jours dans le grand sud algérien à être travaillé en parures et autres d'ornements pour rehausser la beauté de ces dames touarègues. Et pour cause. Ces dernières tournent le dos à l'or depuis la nuit des temps. Des croyances millénaires liées à la superstition et au monde surnaturel font que l'or est considéré comme diabolique auprès des « femmes qui marchent». Chaque bijou réalisé par le forgeron orfèvre est un message comme le collier lequel évoque la mémoire dans le temps du peuple touarègue. Quant aux pendentifs, pour beaucoup ils représentent un palais du sultan. Les perles qui les agrémentent les quartiers et leur position par rapport à la demeure princière, les points au centre du pendentif représentent le sultan lui-même et ses ministres. Les symboles sont nombreux pouvant personnifié l'homme, la femme, la grossesse, ainsi que de la naissance. Il n'en demeure pas moins que depuis peu, beaucoup d'épouses touarègues dont les maris sont de riches négociants se sont reconverties aux parures en or. S'agissant de la croix du sud encore et toujours un bijou « mâle », il se léguait de père en fils lors du passage de ce dernier à l'âge de l'adolescence. Un âge ou le garçon targui s'initie à toutes les pratiques ancestrales qui feront de lui, un bon cavalier, un chef, un membre respecté de la tribu. C'est en ces termes que le père parlera à son héritier : "Mon fils je te donne les quatre directions du monde, car on ne sait pas où tu iras mourir ".