Les parures des femmes berbères du haut Atlas étaient fabriquées par des bijoutiers dans une forge et façonnées sur une enclume après avoir été chauffées sur des braises rougeoyantes. Ce qui n'empêchait pas d'avoir des bijoux finement ciselés au grand bonheur des élégantes. Dans le sud, les femmes berbères sont attirées par le grand nombre de bijoux à porter en même temps. Ni le façonnage dans une forge, ni les mains d'hommes n'empêchent la création de parures magnifiques en argent ou en bronze. D'une rare pureté de lignes, agrémentées de dessins géométriques et parfois des motifs floraux. On leur associe la verroterie et la cire de couleur. C'est dans les régions du Souss, Taroudant et Inezgane que l'on trouve les plus beaux bijoux des femmes berbères. En filigrane, incrustés d'émail noir ou en pâte de verre, les anciennes techniques se sont mêlées à celles importées d'Andalousie. Fibules, colliers, diadèmes, bracelets et autres bijoux en argent massif ou ornés d'ambre sont de belles pièces de grande valeur. De motifs austères, comparativement aux bijoux citadins réalisés en or, les bijoux des femmes berbères du Maroc ont une essence culturelle forte issue du Maghreb, avec des influences des techniques africaines «Serdal» ou «Lebba».Le premier est une pièce frontale faite de pièces de monnaie ancienne et de cabochons de corail cousus sur un bandeau de laine tissée ou de soie que la femme ceint avec son front. Le «Lebba» est un collier séculaire réalisé avec de longs pendants qui couvrent la poitrine.