Photos : Fouad S. «Etusa partout, Etusa pour tous», lit-on sur les pancartes publicitaires affichées sur les cabines de vente des billets que l'entreprise des transports urbain et suburbain d'Alger a installées dans certaines stations du tout nouveau tramway d'Alger. Sur la même affiche, le chanteur chaâbi, Abdelmadjid Meskoud est mis en exergue avec ce slogan : «Et aujourd'hui, nous sommes réunis dans le tramway d'Alger». Au deuxième jour de l'entrée en service du Citadis, les passagers affichent une certaine nonchalance et font preuve d'une retenue qui jure avec les bousculades du premier jour. Mais au niveau des stations, il est difficile à l'usager de ce nouveau moyen de locomotion qui n'est pas de la région, de trouver facilement sa destination. L'Etusa semble avoir omis de mettre des écriteaux indiquant les noms des stations. «Cette méthode est nécessaire, elle est utilisée partout dans le monde. Je comprends que l'Etusa ait été prise de court, mais ce n'est pas une raison d'oublier un moyen de communication très important pour les passagers du tramway», explique El-Hadi, un homme d'affaires qui habite le quartier des Bananiers. Hadj Debbara, septuagénaire, habitant à Diar El-Djemâa, s'est déplacé spécialement pour emprunter le tramway pour la première fois de sa vie. « C'est une merveille. C'est quelque chose qu'on doit préserver de tout vandalisme. J'ai exaucé mon vœu en empruntant le tramway de mon pays et je prie Dieu de me prêter vie pour assister au lancement du métro d'Alger», souhaite-t-il. Au cours du voyage, les contrôleurs et receveurs aux costumes flambant neufs, font le va et vient dans les rames pour contrôler et vendre des billets. Midi. Des élèves se ruent vers les quais. En groupe, ils s'agglutinent sur les sièges de quatre places. A l'aide du téléphone portable, ils prennent des photos souvenir. « Cette photo prouvera que j'ai emprunté le tramway le premier jour de son lancement en Algérie», lance, amusé, un écolier à ses camarades. « Je l'ai emprunté avant toi, il y a plus de 40 ans. C'est le deuxième tramway d'Alger», réplique un vieux qui demande un peu de silence aux écoliers qui provoquent un tintamarre. D'autres passagers plus soucieux de la préservation du nouveau moyen de transport intiment aux enfants de ne pas allonger leurs pieds sur les sièges. Insouciants, certains collégiens et lycéens s'amusent à appuyer sur le bouton d'ouverture et de fermeture des portes. «Il n'y a que la matraque qui peut éduquer ces enfants», lance Hadj Debbara. Arrivée à Bordj El Kiffan. Sur le quai, des personnes attendent déjà pour prendre le départ pour les quatorze stations. Dans la cabine de vente des billets, Mlle Lamara, la caissière, accueille et oriente les clients avec un sourire. Elle confirme qu'elle a été recrutée grâce à son CV. Elle était une employée du tramway de Tunis.