Photo : Fouad S. Assisté des deux conseillers auprès de la présidence de la République, en l'occurrence, M. Mohamed Touati et Mohamed Boughazi, M. Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, personnalité choisie par le président de la République pour mener les consultations autour des réformes politiques, a auditionné, hier, M. Djamel Benabdesselem, secrétaire général du mouvement El Islah, premier invité de ces pourparlers entourés de ses proches collaborateurs. «LE CHAMPS DES CONSULTATIONS N'EST PAS BALISE» Avant d'entamer ces discussions à huis clos, le président de la chambre haute donnera le ton, à travers une allocution dans laquelle il remerciera l'ensemble des partis politiques ayant répondu à l'appel du chef de l'Etat, initiateur des réformes préconisées, dont l'enjeu n'est autre «que l'avenir de notre pays». Selon lui, le train de réformes globales lancé par le président de la République procède d'une conviction profonde que le développement institutionnel du pays permet aujourd'hui, de consolider les acquis et d'aller de l'avant dans le processus de démocratisation et de consolidation de l'Etat de droit. Il procède également, enchaîne Bensaleh «d'une volonté résolue de prendre en charge les aspirations du peuple algérien à une meilleure gouvernance, davantage de justice sociale, l'élargissement des espaces de liberté…». Il s'agit en fait, tente d'expliquer d'emblée Bensalah, du parachèvement de l'entreprise du renouveau national après la restauration de la paix et la relance de l'économie, car «les réformes politiques constituent un vaste chantier qui requiert la contribution de toutes les forces politiques et sociales». C'est la raison pour laquelle, le président de la République a voulu que les consultations sur les réformes politiques soient les plus larges possibles», indique-t-il, en précisant d'un ton tranchant «qu'aucun acteur politique ne sera exclu des consultations si ce n'est, comme l'a dit le chef de l'Etat, les tenants de la violence que le peuple a exclus de la vie politique». LE CHEF DE L'ETAT A DONNE LES MEILLEURES GARANTIES «Aucune limite n'est posée dans les consultations si ce n'est le respect des constances nationales et des composantes de notre identité nationale. Aucun projet de texte ne vous est imposé. C'est de vos vues, analyses, commentaires, suggestions et propositions que sortiront les éléments du projet de révision de la Constitution et les amendements qui seront apportés aux textes législatifs, objet de la réforme», précise le président du Conseil de la nation, convaincu que c'est là, le sens de l'engagement pris solennellement par le président de la République dans son intervention au Conseil des ministres du 2 mai dernier qui a assuré que «les lois qui seront révisées ainsi que le projet de révision de la consultation reflèteront les vues et propositions qui auront été démocratiquement exprimées par la majorité». Peut-on avoir de meilleures garanties que celles données par le chef de l'Etat, lui même ? lance-t-il, en promettant de transmettre au président de la République «loyalement et fidèlement» toutes les opinions et propositions qui seront formulées autour de cette table, toujours «dans le souci de refléter avec précision, les vues des interlocuteurs sollicités» dans «un mémorandum consignant la position de leur formation politique sur tous les aspects des réformes politiques qu'ils voudraient aborder». Tout en se référant aux mutations, parfois «tragiques», que subit l'environnement régional, Bensaleh estime que le peuple algérien qui suit de près ces événements a lui-même ses propres revendications en termes d'approfondissement de la démocratie et de meilleure gouvernance. Revendications dont le président de la République a reconnu «légitimes», rappelle l'encadreur de ces consultations, en souloignant que «le peuple algérien a opté pour un changement profond, mais un changement par la voie pacifique». BENSALAH SUGGÈRE DE COMMENCER PAR LA REVISION CONSTITUTIONNELLE Selon lui, la contribution de tous partis politiques, personnalités nationales, société civile est «impérative», si nous voulons réussir ce changement dans «la paix et la concorde et faire de l'année du cinquantième anniversaire de l'indépendance nationale, l'année du renouveau démocratique». En guise de conclusion, Bensaleh rappelle que les thèmes de la consultation sont connus. Il s'agit de la révision de la Constitution et des textes législatifs concernant notamment le régime électoral, les partis politiques, le mouvement associatif, le code de l'information, la représentation de la femme dans les assemblées élues, le code de willaya, les incompatibilités avec le mandat parlementaire. Il suggérera d'évoquer d'abord, la révision constitutionnelle et ensuite les autres textes législatifs. Au vu du nombre important des présidents de partis politiques ayant ou non une existence légale sur la scène nationale et des personnalités invitées à prendre part à ces débat, les consultations devrant s'étaler sur au moins une quarantaine de jours. Ces acteurs défileront tour à tour et jour après jour en vue de soumettre des propositions, qui reflèteront bien des convictions.