Photo : Slimen S.A. Six représentants du Gouvernement ont répondu, jeudi dernier, aux préoccupations des membres du Conseil de la nation, lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales, présidée par M. Abdelkader Zehali, vice-président du Conseil. Il s'agit des ministres des Transports, de la Solidarité nationale, de l'Agriculture, de l'Habitat et des Ressources en eau. AMAR TOU : «50 PLANS DE TRANSPORT MODERNE À ELABORER» Répondant à une question d'un membre du Conseil de la nation, axée sur l'hécatombe routière, le ministre des Transports, Amar Tou, a fait savoir que le projet de décret portant application du permis à points est finalisé, et sera présenté prochainement au Gouvernement. «Avec ce nouveau système de notation, l'Algérie sera au niveau des autres pays développés», a précisé le ministre qui souligne la nécessité de juguler le nombre d'accidents de la route, «en forte augmentation au premier trimestre 2011 par rapport à la même période de 2010», selon un bilan de la Gendarmerie nationale présenté en avril dernier.Amar Tou indique que son secteur comptait élaborer à moyen terme 50 plans de circulation dans autant de villes «pour adapter le mobilier urbain au trafic automobile et moderniser le transport en milieu urbain, avec une particularité qui sera accordée pour Alger, Oran et Constantine», explique-t-il précisant que l'Agence spatiale algérienne est chargée de la réalisation des cartes de ces agglomérations. «EVENTUELLE SUBVENTION DES TARIFS DE BILLETS D'AVION AU PROFIT DES CITOYENS DU SUD» A une autre question liée aux usagers du transport aérien, le représentant du gouvernement a annoncé une subvention «éventuelle» des tarifs de billets d'avion au profit des citoyens du Sud à faible revenu. « Cette question reste posée et un réaménagement des tarifs est probable tout en trouvant des sources de récupération idoines», a indiqué M. Tou ajoutant qu'«il était inconcevable d'imposer à la compagnie Air Algérie, en sa qualité d'entreprise économique, des solutions à caractère social». Pour le ministre, il existe un système au profit des malades qui se déplacent du Sud vers le Nord, outre les réductions des tarifs de billets qui oscillent entre 25 et 33%. S'agissant du programme de réalisation de la voie ferroviaire pour renforcer le transport de marchandises et l'allègement du transport routier, il a affirmé que 20 km ont été récupérés au niveau des ports. Le ministre souligne à ce propos l'existence d'un accord entre les ministères de l'Agriculture et l'Energie pour le transport des céréales et des hydrocarbures par voie ferroviaire. SAÏD BARKAT : «UN PROJET DE LOI POUR CONTRER LA MENDICITE» Le phénomène de la mendicité a occupé le gros de la question de Boualem Dramchi, membre du Conseil, adressée au ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Saïd Barkat. Celui-ci fera savoir dans sa réponse, qu'un projet de loi relatif à l'éradication du phénomène est en cours d'élaboration. Plus explicite, il ajoute que ce projet de loi regroupe cinq ministères et institutions et sera scrupuleusement appliqué. «L'élaboration de ce projet de texte se fait sereinement pour éviter tout rejet et toute autre interprétation après application car il s'agit d'une question sensible». Le ministre constate que «la Constitution et lois algériennes interdisent la mendicité mais leur application reste sans effet au regard de l'aspect religieux». Il ajoute dans son constat que «certains mendiants exploitent des nourrissons et des handicapés et que l'Etat ne ménagera aucun effort pour la protection de ces catégories vulnérables». L'Etat veille, poursuit-il, à la prise en charge de l'ensemble des catégories sociales nécessiteuses à travers la consécration de 10 milliards DA aux catégories nécessiteuses, ajoutant que 720 000 personnes touchent une pension outre l'existence de 320 centres d'hébergement destinés à ces catégories à l'échelle nationale. LE COUFFIN DE RAMADHAN MAINTENU S'exprimant en marge des travaux du Conseil, M. Saïd Barkat a affirmé que son secteur a entamé «précocement» les préparatifs du mois de ramadan «afin de prendre en charge le plus grand nombre de jeûneurs». Concernant le couffin de Ramadhan, il a rappelé que son ministère a préféré distribuer le couffin au lieu de remettre, comme décidé auparavant, des chèques aux familles nécessiteuses au nombre de 720.000. Le couffin de ramadan, d'une valeur de 3000 à 5000 DA, est assuré grâce à la contribution du ministère de la Solidarité, de la commune et de l'APW. Il a précisé à ce propos, que son département ministériel compte intervenir si le couffin s'avère insuffisant en vue d'une éventuelle subvention. Les restaurants Rahma avaient mobilisé 12 000 bénévoles l'année dernière, selon les chiffres avancés par le ministre qui a tenu à préciser que «ces restaurants ne sont pas ouverts aux mendiants comme le pensent certains mais accueillent des familles». RACHID BENAÏSSA : «PLUS DE 7 MILLIARDS DE DINARS POUR LE RACCORDEMENT ELECTRIQUE DES EXPLOITATIONS AGRICOLES» Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a indiqué que des concertations sont engagées avec le ministère des Finances pour dégager 7,5 milliards DA au titre de la loi de la loi de finances pour 2012. Le montant sera destiné, dit-il, au raccordement électrique des exploitations agricoles. «Cette opération permettra de renforcer les activités agricoles et de développer l'élevage en milieu agricole n'ayant pas encore bénéficié d'électricité», explique M. Benaïssa. Il ajoute que des sociétés spécialisées prendront en charge le raccordement des exploitations agricoles et qu'«il est probable que l'exécution de ces programmes de raccordement électrique soit confiée au ministère de l'Agriculture ou au ministère de l'Energie». Concernant la mise en valeur des terres agricoles, le ministre a annoncé la levée, dans les prochaines semaines, du gel de cette opération, rappelant que le ministère avait arrêté un important programme pour la région du Sud. «L'Etat accompagnera toute partie désirant réaliser les opérations de mise en valeur», a-t-il soutenu notant un budget annuel de 60 milliards DA consacré dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014 pour la mise en exécution de cinq programmes retenus pour le renouveau de l'économie en milieu rural. S'agissant des mesures prises pour la protection des terres agricoles de l'avancée du désert, M. Benaïssa a souligné que des études exhaustives et précises ont d'ores et déjà été réalisées et réceptionnées lors des deux dernières années. Pour lui, « ces études ont permis d'établir une carte nationale de sensibilité au phénomène de désertification ». NOUREDDINE MOUSSA : «DIFFICILE DE PLAFONNER LE REVENU MENSUEL À 35.000 DA POUR L'ACCÈS AU LOGEMENT SOCIAL» Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a affirmé qu' «il est difficile de plafonner le revenu mensuel à 35.000 DA pour l'accès au logement social, car les conditions actuelles ne permettent pas la réalisation de nouveaux programmes pour satisfaire la demande sur ce type de logements». Pour le ministre, l'application d'une telle mesure proposée par un membre du Conseil signifie la hausse de la demande sur le logement social, ce qui exige, a-t-il dit, la réalisation de nouveaux programmes de logements publics pour satisfaire la demande. Dans ce contexte, M. Moussa a indiqué que le salaire-plafond exigé pour bénéficier d'un logement social qui était de 12.000 DA, il y a trois ans, est passé à 24.000 DA. «L'Etat, convaincu que le salaire-plafond de 12.000 DA était désormais inadéquat, vu qu'il privait les citoyens à faible revenu de bénéficier du logement social, a décidé de l'augmenter afin de permettre aux catégories les plus démunies de bénéficier d'un logement », a-t-il estimé ajoutant que «cette récente mesure a contribué grandement à augmenter la demande sur ce type de logement». Il rappelle, à cet effet, les 380.000 unités prévues par l'Etat dans le cadre de ce programme qui ont été consacrées au relogement des familles habitant dans des logements précaires. Evoquant le programme de réalisation de 4000 unités dans le cadre de la formule location-vente à Alger, M. Moussa a invité les 42.000 citoyens qui ont déposé leurs dossiers pour l'acquisition d'un logement à faire preuve de patience. ABDELMALEK SELLAL : «LES EXPERTS CONVIENNENT DE LA DIFFICULTE DE CONSTRUIRE DES BARRAGES DANS LE SUD ALGERIEN» A une question d'un membre du Conseil de la nation, relative à la mobilisation des eaux de surface dans la wilaya de Bechar, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a annoncé qu'une étude de faisabilité va être lancée au troisième trimestre de 2011 pour la réalisation du barrage Laaouedj au niveau de l'oued Beni-Ounif (Bechar). Le ministre a précisé que plusieurs sites susceptibles d'accueillir des barrages et des retenues avaient été recensés dans cette wilaya. Il a ajouté que son département œuvrait à inscrire dans le programme de développement pour l'année 2012 une étude de faisabilité pour la construction d'un barrage dans la région de Oued Labyadh entre Bechar et Boukaïs Lahmer. La plupart des experts conviennent de la difficulté de construire des barrages dans le sud algérien en raison du taux d'évaporation de l'eau du fait de la canicule, a-t-il indiqué. Le représentant du gouvernement a, en outre, fait savoir que son département avait engagé des contacts avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales en vue de transférer la gestion du périmètre irrigué du barrage d'Abadla de l'entreprise de wilaya, en charge actuellement, à l'Office national d'irrigation pour une meilleure maîtrise et la rationalisation de l'utilisation des ressources en eau.