«Le report du démantèlement tarifaire demandé par la partie algérienne est acquis, il reste seulement à finaliser le volet industriel les 15 et 16 juin à Bruxelles», a indiqué une source proche du dossier au ministère des Affaires étrangères. «Le fait de tenir deux rounds dans des délais très rapprochés signifie qu'on est très proches d'un accord», a-t-on souligné de même source. Le 4e round s'est tenu les 30 et 31 mai dernier à Alger. «Il s'agit de continuer sur les avancées réalisées à Alger. les deux parties vont travailler les 15 et 16 juin pour essayer de finaliser l'accord global pour le 21 juin à Bruxelles», date de la tenue du Conseil d'association algéro-européen, a indiqué la même source. Fin 2010, l'Algérie avait demandé de décaler de trois années le calendrier de démantèlement tarifaire des produits importés de la communauté européenne, motivant sa requête par le besoin d'accorder une période supplémentaire aux entreprises algériennes afin de se préparer à la concurrence qui sera imposée avec la création de la zone de libre échange algéro-européenne. L'accord d'association, mis en œuvre en 2005, prévoit à cet effet le démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l'importation en Algérie, dont l'une sera complètement démantelée en 2012 et l'autre en 2017, année de l'entrée en vigueur de la zone de libre échange. Mais le même document accorde en parallèle aux deux parties la possibilité de geler de trois années l'application de ce démantèlement si les échanges commerciaux sont déséquilibrés et profitent seulement à une partie. Alger et Bruxelles sont parvenus à aplanir les différends sur le volet agricole, mais certains aspects concernant le volet industriel «restent à clarifier» lors de ce cinquième round, a-t-on ajouté de même source. Pour le volet agricole, les deux parties sont arrivées lors des discussions précédentes à un accord sur 36 contingents agricoles à l'importation en Algérie, bénéficiant de franchisse de douanes, dont certains seront désormais supprimés et d'autres réaménagés, s'est contentée de dire la même source, affirmant qu'il restait seulement quelques «cadrages techniques», à la conclusion de l'accord agricole. Afin de protéger certaines filières industrielles naissantes ou celles qui seront créées dans le cadre de la relance de l'industrie, l'Algérie va défendre à Bruxelles une liste de produits industriels qu'elle veut faire épargner du démantèlement tarifaire. Selon la même source, il s'agit notamment des produits de sidérurgie, des textiles, de l'électronique, ainsi que ceux relatifs à l'industrie de l'automobile.